ANATOMIE FONCTIONNELLE

Introduction

Les tendinopathies patellaires intéressent essentiellement les sportifs pratiquant des sports d’impulsion (volley ball, basket-ball). C’est pourquoi les anglo-saxons parlent souvent de « jumper’s knee »  Elles  sont le plus souvent corrélées à l’hyper-sollicitation tendineuse.

Auparavant, elles touchaient en général les sportifs en fin de carrière (basketteur, volleyeur), mais surviennent de plus en plus fréquemment chez les sportifs à partir de 15 ans.

Les tendinopathies d’insertion haute sont les plus fréquentes (90%).

Le diagnostic essentiellement clinique peut être confirmé par l’échographie, voire l’IRM.

Le traitement des tendinopathies patellaires corporéales ou d’insertion est essentiellement rééducatif  (travail excentrique, étirements, etc…) et une large part est donnée aux ondes de choc radiales qui permettent d’améliorer la qualité du processus de cicatrisation et d’aborder ainsi la phase de rééducation active et la reprise sportive plus précocement.

Rappels anatomiques (fig. 1a ; 1b)

Le tendon patellaire est tendu du pole inférieur de la patella à la tubérosité tibiale. En tant qu’expansion directe du muscle quadriceps, il permet de transmettre sa force au segment jambier.

Les lésions caractéristiques du tendon patellaire se situent au niveau de sa partie proximale (pointe de la patella). Certains auteurs décrivent également un phénomène de conflit entre le pole inférieur de la patella et la partie postérieure du tendon patellaire durant la flexion.

Les forces supportées par le tendon patellaire sont de l’ordre de 3,2 fois le poids du corps lors des activités quotidiennes. Lors d’un saut, elles peuvent atteindre 5000N  (Backman) et la force de réaction au sol atteint 6 à 8 fois le poids du corps. Ses insertions proximales et distales sont hypo-vascularisées, ce qui en fait des zones de fragilité. Ses propriétés varient avec l’âge (protéoglycanes, contenu hydrique, fibres de collagène).

[caption id="attachment_148" align="aligncenter" width="166"] Fig.1a : Anatomie du tendon patellaire[/caption]

[caption id="attachment_149" align="aligncenter" width="365"] Fig.1b : Anatomie du tendon patellaire[/caption]

PHYSIOPATHOLOGIE

Anamnèse 

  • La répétition excessive de contraintes au sein du tendon va entrainer des microlésions asymptomatiques qui ne peuvent pas cicatriser si cette hyper sollicitation perdure.
  • Lorsque l’allongement tendineux reste en dessous de 4% (Fig. 2), le tendon se comporte comme un modèle élastique et revient à sa longueur de repos initiale. Entre 4% et 8% il survient des ruptures microscopiques. Au-delà de 8% d’élongation, on observe les premières lésions macroscopiques qui peuvent aller jusqu’à la rupture à partir de 14%.

Ces excès de contraintes mécaniques demeurent  la cause principale des tendinopathies. Cependant de multiples facteurs intrinsèques et extrinsèques coexistent.

  • Facteurs de risques intrinsèques : âge ; poids ; alignement du membre inférieur ; force musculaire (rapport Q exc / Q conc) ; diminution de la flexion dorsale de cheville, de genou ou de hanche ; hypo-extensibilité musculaire de la chaine antérieure+++ etc…
  • Facteurs de risques extrinsèques : type de sport ; surfaces de jeux ; erreurs d’entrainement ; technique de saut ; répétition de sauts+++ ;  mauvais amortissement ;  mauvais choix de l’équipement ; facteurs environnementaux…

 

Examen clinique 

Les douleurs sont localisées dans la majorité des cas à l’insertion haute du tendon patellaire, parfois au niveau du corps du tendon et plus rarement au niveau de son insertion distale sur la TTA. Elles apparaissent de façon intermittente à l’effort. A son mode de début, les douleurs présentes fréquemment en début d’activité diminuent en général  au cours de l’entrainement. Toutefois, la pathologie peut s’aggraver. La douleur devient de plus en plus invalidante pouvant gêner, voire obliger le sportif à interrompre son activité (Score fonctionnel de Blazina). La palpation du tendon s’effectue sur un genou tendu quadriceps relâché (Cook).

Le bilan fonctionnel s’effectue par la réalisation de squat unipodal sur plan incliné, recréant les symptômes (Cook). L’évaluation et le suivi du patient se font par le score VISA-P. Les examens complémentaires tels que l’échographie et  l’IRM complèteront l’examen clinique.

Le principal diagnostic différentiel est le syndrome fémoro-patellaire(Bruckner). Ces deux pathologies peuvent néanmoins coexister.

 

TRAITEMENT AVEC LES ONDES DE CHOC RADIALES

  • Les ondes de choc radiales ont largement améliorées les possibilités thérapeutiques et permis une reprise sportive plus rapide et dans de meilleures conditions.
  • Le traitement par ondes de choc radiales comprend en général  5 à 6 séances espacées de 6 à 7 jours.
  • Les ondes de chocs radiales sont utilisés fréquemment sur les tendinopathies patellaires avec d’excellents résultats dans plusieurs cas :
    – Tendinopathies d’insertion haute+++
    – Tendinopathie corporéales
    – Tendinopathies de la pointe de rotule suite à ligamentoplastie type Kenneth Jones (Puig)
    – Suite de peignage ou de suture du tendon calcanéen (au-delà du 4ème mois post-opératoire), etc.
    – Suite d’injection de PRP (au-delà d’une semaine post-injection

 

Application des ondes de choc radiales  sur une tendinopathie patellaire :

  • Assis en bord de table, genou à 90° de flexion (Fig. 3a).
  • Repérage manuel.
  • Le thérapeute tient le pistolet d’une main tandis que l’autre dirige la tête de l’applicateur au niveau de la lésion (Fig. 3b).
  • Mettre du gel en quantité suffisante
  • Tendinopathie insertion (pointe de rotule) :
    • Fréquence 15 Hz ; pression 1,8  à 2,2 bars ;2500 à 3000 chocs : pression manuelle légère
  • Tendinopathie corporéale :
    • Fréquence 9 – 10 Hz ; pression 2,4  à 2,6 bars ; 2000 chocs : pression manuelle appuyée

[caption id="attachment_151" align="aligncenter" width="261"] Fig.3a[/caption]

[caption id="attachment_152" align="aligncenter" width="261"] Fig.3b : application d’ondes de chocs radiales sur le tendon patellaire[/caption]

PLUS LOIN AVEC CHATTANOOGA

  • La fonctionnalité « rampe » de notre appareil  permet une augmentation automatique et progressive de la puissance exercée améliorant ainsi le confort du patient.
  • Certains appareils possédant des applicateurs spécifiques permettent de parfaire le traitement.
    • Les applicateurs D-ACTOR seront utilisés pour augmenter l’activation musculaire
    • Le V-ACTOR permettra d’affiner le traitement en améliorant le relâchement musculaire
  • D20 ; D35 D-ACTOR : (Fig. 4)
    • D20 ; D35 D-ACTOR
    • Activation musculaire (couplage ODCR/infrasons) sur contracture quadriceps
    • 15 Hz ; 2  à 3 bars ; 2500 à 3000 chocs (Fig. 5).

 

[caption id="attachment_154" align="aligncenter" width="365"] Fig.4 : Applicateur type D-Actor[/caption]

[caption id="attachment_155" align="aligncenter" width="261"] Fig.5 : Activation musculaire sur quadriceps[/caption]

  • V –ACTOR (V 40 : (Fig.6) Massage décontracturant  par infrasons sur quadriceps (Fig. 7) 31 Hz ;  2,4 bars ; 2000 à 3000 chocs.

[caption id="attachment_156" align="aligncenter" width="363"] Fig.6 : V-Actor[/caption]

[caption id="attachment_153" align="aligncenter" width="261"] Fig.7 : Massage décontracturant par infrasons sur quadriceps[/caption]

TRAITEMENTS COMPLÉMENTAIRES

  • Les ODCR peuvent être utilisées soit seules et/ou en complément d’autres techniques rééducatives.
  • Le traitement actuellement proposé dans les tendinopathies patellaires est essentiellement actif. Il comprend : de la thérapie manuelle ; des ODCR ; des étirements ; du travail excentrique et un réentrainement à l’effort.
  • Avant  les ODCR
    •  Normalisations articulaires (pied, cheville, genou, hanche, bassin, rachis).
    • Étirements  adaptés.
    • Travail excentrique fonctionnel (Stanish ou Purdham) ou isocinétique (protocole Croisier)
  • Après les ODCR:
    • Massages  décontracturants des Ischio-jambiers et des fessiers.
    • Électrothérapie (courants de capillarisation).

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

Pour plus d’informations sur les solutions thérapeutiques proposées, cliquez ICI.

Auteur: Thierry ALLAIRE, Kinésithérapeute du Sport – MKDE Le Havre