Syndrome-Angulaire-de-lomplate

 

ANATOMIE FONCTIONNELLE

L’atteinte de l’élévateur de la scapula ou angulaire de l’omoplate, se manifeste par une douleur non spécifique de la région du cou et du membre supérieur, souvent liée au travail. Son diagnostic est essentiellement clinique : douleur à la palpation et à la mise en contraction dynamique contrariée lors d’un mouvement contre résistance d’extension du bras entraînant un mouvement de la scapula en élévation, rétraction et rotation médiale.

Des douleurs du trapèze supérieur (TS), des extenseurs du rachis cervical ou de l’infra-épineux peuvent être associées. Les symptômes s’aggravent avec les postures statiques prolongées et dans les métiers nécessitant des tâches répétitives avec ou sans contraintes.

La rééducation vise à diminuer les douleurs, détendre, relâcher et rééquilibrer la musculature du complexe cou-épaule.

Les Ondes de Choc Radiales (ou plutôt Ondes de Pression Radiales) sont d’une grande utilité pour le traitement du syndrome myofascial de l’angulaire de l’omoplate, notamment avec l’utilisation d’adaptateurs spécifiques pour le traitement des fascias (Péri-Actor ; Spine-Actor).

 

Rappels anatomiques

  • L’angulaire ou élévateur de la scapula prend son origine au niveau de l’angle supéro-interne de l’omoplate, se dirige en haut, en avant et en dedans pour se terminer au niveau des apophyses transverses de C1 à C4.
  • Il est innervé par le nerf scapulaire dorsal (C4-C5).
  • Son action varie en fonction du point fixe :
    • Lorsque le point fixe est le rachis, l’angulaire est élévateur de l’omoplate et participe au mouvement de sonnette interne.
    • Par contre si le point fixe est la scapula, il permet l’inclinaison et la rotation du cou du même côté (par exemple, coincer le téléphone entre oreille et épaule) et assure l’extension du cou ( par exemple, regarder vers le haut, et stabiliser cette position).

 

[caption id="attachment_135" align="aligncenter" width="470"]Fig. 2 Rachis cervico-dorsal Rachis cervico-dorsal[/caption]

 

[caption id="attachment_136" align="aligncenter" width="300"]Fig. 3 Muscle angulaire Muscle angulaire[/caption]

 

PHYSIOPATHOLOGIE

Anamnèse

  • Les douleurs musculaires du complexe cou-épaule (TNS: Tension Neck Syndrome) font partie des troubles musculo-squelettiques de la région du cou et du membre supérieur (TMS-MS).
  • Certaines douleurs peuvent être individualisées par un diagnostic précis et spécifique (syndrome du canal carpien, épicondylite latérale, etc.), alors que d’autres sont dites “non spécifiques”, comme les TNS, car elles sont difficiles à diagnostiquer précisément.
  • Ces pathologies « non spécifiques » du complexe cou-épaule comprennent essentiellement les douleurs de l’élévateur de la scapula (ES) et trapèzalgies (trapèze supérieur). Elles sont définies principalement par la localisation anatomique des douleurs. Leur épidémiologie, leur pathogénie et leur symptomatologie sont nettement moins bien connues. Leurs symptômes s’aggravent avec les postures statiques prolongées et dans les métiers nécessitant des tâches répétitives avec ou sans contraintes.

 

Examen clinique

  • Les douleurs de l’angulaire se présentent comme des cervico-scapulalgies, et non pas comme des cervico-céphalalgies ou des cervico-brachialgies.
  • Le diagnostic différentiel écartera une cause tumorale, infectieuse ou inflammatoire et éliminera toute radiculopathie (de C2 à C7), un syndrome de la traversée cervico-thoraco-brachiale, etc.
  • On recherche une douleur à la palpation de l’insertion distale du muscle angulaire (ES), au niveau de l’angle supéro-médial de la scapula ainsi qu’au niveau de son corps musculaire.
  • Des tensions et des points Trigger au muscle élévateur de la scapula entraînent principalement des douleurs à la nuque. Cependant, la douleur peut irradier vers l’arrière de l’épaule et le long de la bordure interne de la scapula.
  • Des douleurs du trapèze supérieur (TS), des extenseurs du rachis cervical ou de l’infra-épineux peuvent également être retrouvées.

[caption id="attachment_140" align="aligncenter" width="242"]Douleur muscle élévateur de la scapula Douleur muscle élévateur de la scapula[/caption]

  • On cherche à déclencher à nouveau la symptomatologie douloureuse par la mise en contraction dynamique de l’élévateur de la scapula contrariée lors d’un mouvement contre résistance d’extension du bras.
  • L’examen du rachis cervical peut retrouver une perte de mobilité associé à une douleur.

 

Recherche de facteurs déclenchants

Les facteurs de risques peuvent être :

1/ personnels liés à un trouble de la posture ou à un défaut de la musculature 

  • Anté-projection exagérée de la tête ou une inversion localisée de la courbure.

2/ liés aux efforts physiques sur le poste de travail 

  • Stress lié à une posture statique prolongée (ordinateur).
  • Stress lié à des mouvements répétés du membre supérieur. L’élévateur de la scapula est spécifiquement recruté durant les mouvements d’extension du bras et durant la tâche d’attraper un objet éloigné (élévation et protraction de l’épaule).

3/ liés au contexte organisationnel et psychosocial

  • Absence de repos au cours d’un cycle de travail.
  • Absence de soutien social.

 

TRAITEMENT PAR LES ONDES DE CHOC RADIALES

Le rôle de kinésithérapie sera de diminuer les douleurs, détendre, relâcher et rééquilibrer la musculature du complexe cou-épaule, corriger la posture.

Notre tâche sera simplifiée par l’utilisation des Ondes de Choc Radiales. Le traitement des fascias par les ondes de choc radiales sera adapté au bilan réalisé au préalable.

Le traitement débute systématiquement à distance de la zone douloureuse et le choix de l’applicateur dépend de la zone à traiter.

Nous utiliserons des applicateurs spécifiques : Péri-Actor et Spine-Actor. Ils permettent de traiter de façon adaptée les différents fascias aussi bien superficiels que profonds, et paravertébraux. Ils possèdent tous une spécificité et ne doivent être utilisée qu’à des pressions inférieures à 3 bars.

Ces transducteurs sont installés sur une pièce à main type « Falcon » qui autorise un travail plus précis et adapté aux besoins (pressions très basses : 0,3 bars, pour les fascias cervicaux).

[caption id="attachment_141" align="aligncenter" width="300"]Pièce à main Falcon Chattanooga Pièce à main Falcon Chattanooga[/caption]

[caption id="attachment_142" align="aligncenter" width="247"]Transducteur Spine actor Chattanooga Transducteur Spine actor Chattanooga[/caption]

 

Le choix de l’applicateur dépend de la zone à traiter. On utilise le Scraper pour les fascias superficiels, le Knuckle pour les cloisons intermusculaires, le Scoop pour les crêtes osseuses,  et la Sphère pour les points Trigger.

[caption id="attachment_144" align="aligncenter" width="247"]Knukle Knukle[/caption]

[caption id="attachment_143" align="aligncenter" width="247"]Scraper Scraper[/caption]

 

La puissance choisie est fonction du fascia concerné, de sa profondeur, de l’importance des restrictions rencontrées. La fréquence permettant la meilleure réponse des tissus est de 17 Hz +/- 2 Hz. Le traitement débute à distance de la zone douloureuse : rachis cervical ou épaule pour Trois à cinq passages suffisent en fonction des restrictions rencontrées.

Le traitement des points Trigger est systématiquement associé.

 

Traitement Spine-Actor 

Le traitement du fascia cervical pourra être réalisé en premier lieu. Débutant à la base du crane, ce fascia descend vers le moignon de l’épaule.

  • Installer le patient dans une position confortable, en décubitus ventral ou en position assise.

 

 

[caption id="attachment_147" align="aligncenter" width="300"]Spine cervical en décubitus ventral Spine cervical en décubitus ventral[/caption]

 

[caption id="attachment_148" align="aligncenter" width="300"]Spine cervical en position assise Spine cervical en position assise[/caption]

  • Choisir le transducteur Spine Actor adapté en fonction de la zone à traiter et de la morphologie du patient (20 mm pour la région cervicale). Leur forme en U permet d’atteindre les points Trigger et de lever les contractures des para-vertébraux.
  • Mettre du gel à ultrasons sur la zone à traiter.
  • Appliquer la pièce à main perpendiculairement (90°) à la surface de la peau.
  • Il est possible de pivoter verticalement l’applicateur Spine ou le faire glisser sur la zone à traiter.

Les para-vertébraux dorsaux peuvent également bénéficier du traitement par Spine Actor si nécessaire (27,5 mm pour le rachis dorsal).

  • Le protocole Spine pour chaque zone à traiter (cervical et dorsal) sera :
    • Fréquence : 17Hz +/- 2Hz
    • Puissance : 0,8 à 2 bars
    • Nombre de chocs : 1500 sur chaque région (cervicale, dorsale)

Au niveau cervical, il est impératif de débuter avec des pressions basses (0,3 à 0,8 bars).

[caption id="attachment_150" align="aligncenter" width="300"]Spine-Actor dorsal en position assise Spine-Actor dorsal en position assise[/caption]

[caption id="attachment_149" align="aligncenter" width="300"]Spine-Actor en décubitus ventral Spine-Actor en décubitus ventral[/caption]

 

Traitement Péri-Actor

Le traitement pourra être complété par l’utilisation de Péri-Actors.

Ces transducteurs permettent de libérer les adhérences des fascias en introduisant des Ondes de Pression tangentiellement aux tissus (entre 45° et 90°) au lieu de verticalement, afin d’optimiser les mouvements entre les différentes couches de tissus.

Il n’est pas nécessaire d’utiliser de gel à ultrasons avec les Péri-Actor.

La puissance choisie (toujours inférieure à 3 bars) dépend du fascia concerné, de sa profondeur, de l’importance des restrictions rencontrées.

 Il est impératif de commencer avec des pressions basses, notamment au niveau cervical (0,3 bars).

La fréquence permettant la meilleure réponse des tissus est de 17 Hz +/- 2 Hz.

Trois à cinq passages suffisent en fonction des restrictions rencontrées et le traitement des points trigger y est systématiquement associé.

 

  • Le Knuckle  est utilisé pour le fascia thoraco-lombaire (1 à 2 bars – 15 à 21 Hz) et cervico-thoracique avec une puissance moindre (0,3 à 1,5 bars)

 

[caption id="attachment_151" align="aligncenter" width="300"]Knuckle sur para-vertebraux Knuckle sur para-vertébraux[/caption]

 

  • Le Scraper  permet de traiter les fascias superficiels sur de larges surfaces (technique de grattage). Nous l’utiliserons au niveau du trapèze supérieur (1 à 2 bars – 15 à 21 Hz).

 

[caption id="attachment_152" align="aligncenter" width="300"]Scraper sur trapèze supérieur Scraper sur trapèze supérieur[/caption]

 

  • Le Scoop (en forme de crochet) est particulièrement adapté au traitement des crêtes ou reliefs osseuses (bord interne et épine de l’omoplate : 0,8 à 2,5 bars – 15 Hz).

[caption id="attachment_145" align="aligncenter" width="191"]Scoop Scoop[/caption]

  • La Sphère est utilisée sur les Point Trigger associés.
    • Trigger point angulaire: R040 ; D20 ou sphère (0,3 à 2,5 bars - 15 à 21 Hz - 500 chocs)
    • Trigger point associés au niveau du trapèze supérieur : R040 ; D20 ou sphère (,3 à 2,5 bars - 15 Hz - 500 chocs)

 

[caption id="attachment_153" align="aligncenter" width="300"]Point Trigger angulaire Point Trigger angulaire[/caption]

[caption id="attachment_169" align="aligncenter" width="300"]Point Trigger trapèze supérieur Point Trigger trapèze supérieur[/caption]

 

Traitement Vibrations 

Les vibrations au niveau des fixateurs de l’omoplate, du trapèze supérieur et de l’infra-épineux complèteront le traitement par ondes de choc radiales par leur action décontractante.

Transducteurs utilisés: V-ACTOR (V40)

Fréquence: 35 à 35 Hz

Niveau d’énergie: 2 à 3 bars

Nombre de chocs: 2000 à 3000 chocs

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TRAITEMENTS COMPLEMENTAIRES

Dans le cadre du syndrome myofascial de l’angulaire de l’omoplate (élévateur de la scapula), les Ondes de Choc Radiales ou ondes de pression radiales sont utilisées en complément du traitement kinésithérapique.

Le traitement kinésithérapique du syndrome de l’angulaire de l’omoplate comprend :

  • Des massages décontracturants
  • Des exercices de lever de tension
  • Une correction de la posture
  • Un rééquilibrage de la musculature du complexe cou-épaule
  • Des conseils d’ergonomie

Les Ondes de Pressions Radiales sont devenues une aide indéniable, voire indispensable pour le traitement de ce type de désordre myofasciaux.

 

Bibliographie

    • Jan De Laere : Le Syndrome Myofascial douloureux : Points Trigger Myofasciaux. 1ère partie - 2009 - Profession Kinésithérapeute n°23
    • BecK and al : Fascia treament with shock waves. 2017 – Level 10
    • Gleitz M : Myofacial Syndromes and trigger point. 2011 – Level 10
    • Lefèvre-Colau M.M : Cervicoscapulalgie liée à une atteinte du muscle élévateur de la scapula (angulaire de l’omoplate) :biomécanique, pathogénie et diagnostic clinique spécifique - La Lettre du Rhumatologue - No 406 - novembre 2014
    • William M : Ondes de choc ; Effets physiologiques ? Un soutien à nos techniques manuelles en agissant notamment sur la cellule vasculaire

 

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

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Auteur : Thierry ALLAIRE, Kinésithérapeute du Sport – MKDE Le Havre

Consultant Chattanooga/DJO pour les Ondes de Choc.