Le rachis lombaire, ou rachis lombo-sacré est une zone très mobile qui soutient tout le reste de la colonne vertébrale. Il est fortement sollicité au quotidien et peut être victime d’un vieillissement prématuré. Il est souvent le siège de douleurs, dont les causes peuvent être nombreuses.

Parmi les syndromes douloureux myofasciaux, la lombalgie est un de ceux qui répond le mieux aux Ondes de Choc Radiales, à condition de bien maitriser la technique et de respecter certaines précautions.

 

 

ANATOMIE FONCTIONNELLE ET PHYSIOPATHOLOGIE

 

Anatomie fonctionnelle 

Traiter une algie lombaire nécessite une parfaite connaissance de l’anatomie de la région lombaire ainsi que ses composantes musculaires, ligamentaires et nerveuses.

 

Physiopathologie 

La lombalgie est définie par une douleur située entre la charnière thoraco-lombaire et le pli fessier inférieur. Elle peut être associée à une radiculalgie correspondant à une douleur d’un ou des deux membres inférieurs au niveau d’un ou plusieurs dermatomes.

 

Types de lombalgies

Selon la HAS, il existe plusieurs types de douleurs lombaires ou lombalgies :

La « poussée aiguë de lombalgie »  plutôt que lombalgie aiguë permet d’englober les douleurs aiguës avec ou sans douleur de fond préexistante, nécessitant une intensification temporaire des traitements ou entraînant une diminution temporaire des capacités fonctionnelles
La « lombalgie à risque de chronicité » pour les patients ayant une durée d’évolution de la lombalgie inférieure à 3 mois et présentant un risque élevé d’absence de résolution de la lombalgie (présence de drapeaux jaunes)
La « lombalgie récidivante » en cas de récidive de lombalgie dans les 12 mois. Elle doit être considérée comme une lombalgie à risque de chronicité

 

Les facteurs de risques favorisants sont nombreux :  mauvaise posture, statique déséquilibrée, insuffisance musculaire, port de charge, sédentarité ou surpoids, stress, etc…

 

 

BILAN DIAGNOSTIC

 

Interrogatoire

L'interrogatoire permettra de :

  • préciser les caractéristiques des douleurs : leur siège, leur rythme, l’influence des sollicitations mécaniques et des positions, la date et le mode de début, leurs modalités évolutives
  • rechercher, dès ce stade, des éléments d’orientation diagnostique : irradiations etc…
  • apprécier le contexte psychologique
  • rechercher les facteurs de risque: sédentarité, manque d’activité, musculature lombo fessière insuffisante, immobilisation due à l’âge, anxiété et stress, maladies psychiques ou psychosomatiques etc…

 

Examen clinique

Bilan rachidien

L’examen clinique fait suite à l’interrogatoire. Ce bilan rachidien évalue :

  • La statique du rachis lombaire et de l’ensemble du squelette axial
  • La souplesse rachidienne en flexion, en extension, en inclinaison latérale, en rotation
  • L’état de la musculature lombaire
  • Examen clinique des membres inférieurs : signes de Lasègue, réflexes musculo-tendineux, force musculaire et sensibilité...
  • La palpation :
    • Recherche l’existence et la localisation de trigger points et de douleurs myofasciales
    • Dans de rares cas, la douleur peut être perçue à un seul niveau paravertébral : 
      • Multifidus local et rotateurs
    • Dans de nombreux cas la douleur se situe au niveau de la région lombo-sacrée :
      • Erecteurs du tronc : (longissimus, iliocostalis, lumborum) + Trigger Points au niveau T10 – L2
      • Carré des lombes, ilio-psoas, abdominaux obliques
    • Le plus fréquemment : douleurs de la région fessière 
      • Douleur référée allant de la région lombaire vers la jambe (douleur « pseudoradiculaire »)
      • Piriforme
      • Fessiers (grand et moyen) « lomboglutealgia »

 

Examens complémentaires

Radiographie Selon les recommandations de l’HAS : s’il n’y pas lieu de demander des examens d’imagerie dans les 7 premières semaines, l’absence d’évolution favorable conduit à raccourcir ce délai.
 
IRM Si la douleur persiste au bout de 3 mois, une IRM est recommandée (à défaut un scanner en cas de contre-indication à l’IRM).

 

TRAITEMENT KINESITHERAPIQUE 

Le rôle de la kinésithérapie sera de diminuer les douleurs, détendre, relâcher et rééquilibrer la musculature du rachis, ainsi que de corriger la posture. Notre tâche sera simplifiée par l’utilisation des Ondes de Choc Radiales.

 

Traitement par Ondes de Choc Radiales (ODCR) 

Parmi les syndromes douloureux myofasciaux, la lombalgie est un de ceux qui répond le mieux aux Ondes de Choc Radiales, à condition de respecter certaines précautions.

Une parfaite connaissance de la musculature avoisinant le rachis lombaire est nécessaire.

Le traitement par ODCR sera réalisé et adapté en fonction du bilan kinésithérapique, des douleurs myofasciales et des points trigger retrouvés.

 

  • Pour toute pathologie rachidienne le traitement par ODCR s’effectue systématiquement de façon bilatérale
  • Il débutera systématiquement à distance de la zone douloureuse
  • Il faudra être vigilant aux abords des zones vulnérables (poumons, reins, vaisseaux, nerfs etc…) et ne pas taper sur les zones osseuses comme les épineuses ou la crête iliaque (pas dangereux mais douloureux)
  • Le traitement des points trigger est systématiquement associé

 

Transducteurs 

Plusieurs types de transducteurs peuvent être employés, le choix se faisant en fonction de la zone à traiter. Ils seront installés sur une pièce à main type « Falcon » qui autorise un travail plus précis et adapté aux besoins.

Fig.-3-Pièce-à-main-Falcon

  • Les transducteurs classiques :
    • D20 ; R040 ; R15 pour les triggers points
    • D20 ; D35 habituellement utilisés sur les douleurs myofasciales

[caption id="attachment_1438" align="aligncenter" width="475"] Transducteurs D20 - D35 - R15 et Ro40[/caption]

 

  • Des applicateurs spécifiques : Spine-Actor ; Peri-Actor qui permettent de traiter de façon adaptée les différents fascias aussi bien superficiels que profonds

 

Paramètres

  • La puissance sera choisie en fonction du fascia concerné, de sa profondeur, de l’importance des restrictions rencontrées
  • La fréquence permettant la meilleure réponse des tissus est de 15 Hz à 20 Hz
  • Nombre de chocs par session :
    • Variable en fonction du patient de sa tolérance
    • 6000 - 10000 chocs divisés entre traitement local et traitement large (dépend de la taille des muscles)
  • Modification des paramètres de traitement
    • En fonction de la douleur, des sensations, des progrès
  • Fréquence du traitement :
    • Douleurs aiguës ou subaiguës : 1 à 3 fois par semaine
    • Douleurs chroniques : 1 par semaine
      • En général 3 à 10 sessions pour chroniques

 

Protocole thérapeutique 

1. Muscles paravertébraux : (érecteurs du tronc, miltfidus, rotateurs)

Dans la plupart des cas, l’irritation de ces muscles est due soit à un problème local résultant d’une chirurgie discale, ou à des dérangements de charnière dorso-lombaire.

  • Localisation des trigger points : le long des muscles paravertebraux
  • Position du patient : décubitus ventral
  • Technique :
    • Application perpendiculaire à la région paravertébrale, directement sur les muscles spinaux
    • A une distance de 2 à 3 cm des épineuses
  • Transducteurs :
    • Spine-Actors : 2 bars ; 17 Hz +/- 2 Hz ; 1500 chocs sur rachis lombaire et rachis dorsal (si nécessaire)

 

  • D20 ; R040 : 2,2 à 2,6 bars ; 15Hz ; 2000 choc si grande surface

 

ATTENTION :

  • Aux poumons : situés au niveau de la jonction thoraco-lombaire
  • Aux reliefs osseux : apophyses, crête iliaque, sacro-iliaque, cotes intérieures

Douleurs référées : muscles ilio-costal ; abdominaux latéraux ; muscles fessiers

 

2. Muscles carré des lombes 

Ces muscles profonds sont fréquemment touchés lors du lumbago. Cela entraine une limitation en latéro-flexion ; des blocages lors de la flexion antérieure du tronc.

Sont perçues des douleurs et dysfonctions sévères.

Localisation des trigger points  entre les cotes inférieures et l’aile iliaque
Position du patient  En décubitus ventral ou latéral (sur le côté sain)
Technique  Applique latéralement entre la crête iliaque et les cotes inférieures

Incliner vers le radial et le caudal

A une distance de 2 à 3 cm des épineuses

Transducteurs  Scrapper : au niveau du fascia thoracique lombaire. 1 à 2 bars ; 17 +/- 2 bars ; 1500 chocs

 

D20 ; R040 : 2,2 à 4 bars ; 15Hz ; 1000 choc si grande surface

 

ATTENTION :

  • Tout risque de lésion aux poumons, intestins, reins, doivent être évités
  • Reliefs osseux ; Cotes inférieures, crête iliaque

Douleurs referrés : la plupart du temps les douleurs sont locales : crête iliaque (ventral ; latéral ; dorsal), fessiers, hanche, aine…

Diagnostic différentiel : irritation des racines lombaires, lésions osseuses locales, blocage vertébral, conflit de hanche, tendinopathie moyen fessier, hernie inguinale, problème des organes abdominaux interne, reins, zona etc..

 

3. Muscles fessiers 

Les causes des douleurs pseudo-radiculaires référées au niveau des fessiers sont nombreuses :

    • Douleurs aiguës pseudo-radiculaires (lombaire, pelvienne, hanche), les patients sportifs (ODC très efficaces)
      • Tension, contractures due à une position statique trop longtemps maintenue
      • Problèmes structurels ou désordres fonctionnels
    • Douleurs chroniques : (TTT long)
      • Difficile (interruptions fréquentes)
    • Problèmes structurels ou désordres fonctionnels
      • Lombaire - Coxarthrose – SFP etc…
      • Irritation pelviennes – problèmes gynécologiques – urologiques
      • Toujours en rapport avec un problème lombaire (facettes, instabilité, discopathie)
Localisation des trigger points  Entre l’EIPS et le grand trochanter ; moyen fessier ; petit fessier ; grand fessier

Parfois : région para-sacrée ; ischion

Position du patient  En décubitus latéral (sur le côté sain) avec hanche en flexion et genou reposant sur le genou opposé

En décubitus ventral

Technique  Application perpendiculaire à la région fessière
Transducteurs  Scoop : 1 à 1,5 bars, 17 +/- 2Hz ; 500 à 1000 chocs . Déplacer le scoop lentement de long de la partie post de la crête iliaque

R040 ; D20 ;  D35 :2,5 bars à 5 bars ; 15 Hz ; 3000 à 4000 chocs large surface

À partir de la région fessière Peri-actor: Knuckle  – Scrapper: 1,3 à 2 bars ; 15 à 21 Hz

Travailler le ½ tendineux par rapport au gracile et au ½ membraneux, ainsi qu’au sartorius

D-Actor: D20 – D-35 : 15 Hz ; 2 à 5 bars ; 3000 à 4000 chocs

 

Les Vibrations

Les vibrations, appliquées au niveau des paravertébraux lombaires, du carré des lombes, des abdominaux, des fessiers, des ischio-jambiers etc…, complèteront le traitement d’ODCR par leur action décontracturante.

  • V-ACTOR (V40) : 35 à 35 Hz ; 2 à 3 bars ; 3000 à 6000 vibrations

 

Kinésithérapie associée

Le traitement kinésithérapique de la lombalgie comprend également :

  • Gestion de la douleur : massages décontracturants, exercices de lever de tensions, correction de la posture
  • La kinésithérapie analytique et globale : étirements musculaires, mobilisations et gain d’amplitude, renforcement musculaire des extenseurs du rachis et du transverse de l’abdomen (travail de gainage), correction de la posture, rééquilibrage de la musculature du complexe rachis lombo-pelviens, travail de proprioception lombo-pelvien
  • L’activité physique : kinésithérapie globale aérobie programme de réentraînement à l’effort et de restauration fonctionnelle, activité physique adaptée
  • Une éventuelle modification de l’ergonomie au travail lorsqu'elle est possible
  • Si besoin :
    • Traitement médical associé (voir médecin)
    • Prise en charge psychologique

 

CONCLUSION

  • Les Ondes de Choc Radiales sont particulièrement efficaces dans le traitement des douleurs myofasciales lombaires et fessières
  • Elles sont d’une aide indispensable pour la gestion de la douleur de ce type de syndrome et nous permettent d’entreprendre notre travail de kinésithérapie active dans de meilleurs conditions
  • Toutefois, l’efficacité de ce type de traitement dépendra de la précision du bilan kinésithérapique et de la rigueur d’application des Ondes de Choc
  • D’où l’intérêt :
    • D’une parfaite connaissance de l’anatomie de la région concernée
    • D’’une formation pratique afin de maitriser parfaitement la technique

 

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

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Auteur: Thierry Allaire, Kinésithérapeute du sport et consultant Enovis pour les Ondes de Choc Chattanooga.
Sources / Illustrations : Thierry Allaire, Enovis France.