Cas d'une jeune sportive souffrant de périostites bilatérales récidivantes particulièrement douloureuses. Elle a pu bénéficier d’un traitement par Thérapie-Combinée étalé sur une période de 5 semaines avec un réel succès.

Les périostites tibiales sont fréquemment rencontrées dans les sports de course et/ou de sauts. Elles correspondent à un surmenage microtraumatique siégeant le plus souvent à la face antéro-médial du tibia ou à son bord médial. Le traitement classique (repos sportif, antalgiques, AINS, cryothérapie, strapping, kinésithérapie, semelles adaptées) est souvent insuffisant.

Le traitement par Thérapie-Combinée de cette jeune comprenait :

  • De la photobiomodulation LightForce utilisée pour son action anti-inflammatoire et vascularisante.
  • Des Ondes de Choc Radiales utilisées pour la stimulation du processus d’ostéogénèse et la néovascularisation.
  • Une kinésithérapie spécifique suivie d’une réathlétisation adaptée.

Jamais lors de la même séance, Le LightForce et les Ondes de Choc Radiales peuvent être utilisés au cours du traitement. Traiter ces périostites tibiales bilatérales par Thérapie-Combinée en première intention, associée à une kinésithérapie adaptée, a été particulièrement efficace. Il a permis à cette jeune handballeuse de reprendre son activité préférée dans des délais raisonnables et dans les meilleures dispositions.

Rappel sur la périostite tibiale

RAPPEL ANATOMIQUE

Le périoste est une membrane qui recouvre les os longs et les os plats. Il n’est cependant pas présent au niveau des articulations. Le périoste est composé d’une couche externe fibreuse, d’une couche intermédiaire fibro-élastique, et d’une couche intermédiaire ostéoblastique (non fibreuse). Il assure l’insertion des tendons et des ligaments sur l’os. C'est un tissu conjonctif à prédominance fibreuse et non-orienté. Le périoste est essentiel puisqu’il assure la croissance des os et le bon fonctionnement du système vasculaire. Son rôle est de protéger l’os en cas de douleur ou de fracture.

LA PATHOLOGIE

La périostite tibiale (skin-splint) correspond à un surmenage microtraumatique siégeant le plus souvent à la face antéro-médial du tibia ou à son bord médial. Elle correspond à la répétions de microtraumatisme entrainant un tiraillement des aponévroses musculaires sur leurs insertions. Cette pathologie concerne les sports où la course à pied ainsi que les impulsions-réceptions sont nombreuses. La plus grande partie des disciplines athlétiques, la danse, certains sports collectifs comme le basket-ball, le handball et le volley-ball sont particulièrement exposés.

Deux types de sportifs sont le plus souvent touchés :

  • Le sportif « de bon niveau débutant » de moins de 18 ans qui a considérablement augmenté son entrainement sportif.
  • Les sportifs plus âgés, avec un passé sportif, qui reprennent l’entrainement après une période d’interruption prolongée et parfois une surcharge pondérale et qui multiplie les séances en « fractionné ».

Les périsotites tibiales touchent plus de femmes que d'hommes et leur risque d’évoluer vers une fracture de fatigue est trois fois plus élevé.

INTRODUCTION

Jeune sportive handballeuse de 26 ans et demi souffrant d’une douleur au niveau du tiers inférieur de ses 2 tibias depuis plus de 2 mois, l’empêchant d’effectuer son activité sportive et la gênant également dans la vie courante.

HISTOIRE DE LA MALADIE

  • Jeune femme sportive de 26 ans
  • Taille :1,69m - Poids : 55 kg
  • Sports pratiqués auparavant : danse et athlétisme 
  • Sports pratiqués actuellement : handball en compétition
  • Antécédents médicaux : RAS
  • Antécédents traumatiques : RAS

Début mars 2023

  • Douleur d’apparition progressive au niveau de la face interne du tibia gauche (jambe d’appel)
  • A ce stade la douleur disparaissait lors de l’échauffement et ne réapparaissait refroidissement

Fin mars 2023

  • Aggravation de la douleur du tibia gauche avec douleurs post-entrainement
  • Apparition d’une douleur au niveau du1/3 inférieur du tibia droit

Fin avril 2023

  • Douleur importante au niveau des 2 tibias (moitié inférieure), prédominante à gauche
  • La douleur persiste pendant toute la séance d’entrainement.  Les accélérations, les décélérations, les impulsions et réceptions sont des facteurs majorants
  • Activité sportive impossible
  • Gene dans la vie de tous les jours (station debout ; marche)

15 mai 2023 : Consultation médecin du sport

  • Interrogatoire : La patiente décrit parfaitement tous les signes évocateurs de périostites (douleur importante au niveau des 2 tibias, douleur pendant la séance d'entrainement, douleur post-entraînement entrainant boiterie, gêne dans la vie de tous les jours)
  • Examen clinique : Douleur exquise à la palpation de la face antero-interne des 2 tibias, tension des 2 loges antero-externe de jambe (type syndrome des loges), amplitudes articulaires normales (flexion dorsale et plantaire ; inversion ; éversion)

DIAGNOSTIC

  • IRM demandée : Pas d’argument pour une fracture de stress. En revanche, signes inflammatoires périostés bilatéraux en regard de la zone douloureuse antéro-médiale et latérale et œdème localisé endostéale diaphysaire associé compatible avec une périostite marquée.
  • Diagnostic : périostite bilatérale sévère
  • Traitement habituel :
    • Un traitement conservateur peut être instauré de première intention. Il fait appel à diverses possibilités de traitements plus ou moins associées :
      • Antalgiques, anti-inflammatoires per os
      • Cryothérapie
      • Strapping limitant la flexion plantaire
      • Immobilisation, voire décharge dans certaines formes hyperalgiques
      • Rééducation spécifique
      • Des modifications ou des adaptations de chaussage
    • Un traitement par infiltration unique ou répétée, selon le résultat obtenu et le type de lésion osseuse ou tissulaire, peut être parfois proposé. Il sera réalisé avec repérage radiologique (scopie, échographie, scanner, …).
    • Un traitement chirurgical (rare) pourra être évoqué selon la réponse au traitement conservateur initial ou parfois plus rapidement selon l'intensité douloureuse et/ou le type lésionnel parfois peu accessible à un traitement non chirurgical.

TRAITEMENT PROPOSÉ

  • Compte tenu de l’importance de ces périostites, nous décidons de la traiter par Thérapie-Combinée comprenant :
    • De la photobiomodulation LightForce utilisée pour son action anti-inflammatoire et vascularisante.
    • Des Ondes de Choc Radiales utilisées pour la stimulation du processus d’ostéogénèse et la néovascularisation.
    • Une kinésithérapie spécifique suivie d’une réathlétisation adaptée
  • Le LightForce et les Ondes de Choc Radiales seront utilisés au cours du traitement mais jamais lors de la même séance.
  • Le LightForce ayant un fort pouvoir antalgique, il serait dangereux d’effectuer des Ondes de Choc juste après une séance le LightForce. La douleur est un élément important qu’il faut savoir écouter et moduler.

LES MODALITÉS

1. Modalités de traitement LightForce

Réglage de base : peau claire - mode continue CW

2 sessions par séance de LightForce :

  • Session 1 : Large Cône en quadrillage sur périoste à la face antéro-interne du tibia / Puissance 11 W - Temps 4,11 mn - Energie 2761 J
  • Session 2 : Tête de contact (Large Ball) sur muscles loge antérieure de jambe et gastrocnémien interne / Puissance 13 W - Temps 4,23 mn - Energie 3419 J

2. Modalités de traitement RPW

3 sessions par séance de RPW :

  • Session 1 : RPW sur le bord inféro-interne du tibia / R040 ; rampe -gel ; 15 Hz – 1,6 à 2 bars max – 2000 à 3000 chocs
  • Session 2 : Activation musculaire sur la loge antéro-externe de jambe / D20 - D35 ; gel ; 15 Hz - 2 à 2,8 bars – 2000 à 3000 chocs
  • Session 3 : Vibrations sur loge antéro-externe et postérieure de jambe / V40 : 30 à 35 Hz ; 2 à 3 bars ; 2000 à 3000 vibrations sur chaque loge

3. Modalités de traitement kinésithérapique

  • Thérapie manuelle
  • Massage loge antéro-externe et postérieure de jambe
  • Etirements jumeaux ; soléaire ; jambier post ; système suro-achililéo-calcanéo-plantaire (SACP)…
  • Travail muscles intrinsèques du pied ; stabilisateurs latéraux ; triceps sural (jumeaux et soléaire)

LES ÉTAPES DU TRAITEMENT

A. Phase aiguë : semaine 1

4 séances par semaine : LightForce + kinésithérapie

  • LightForce : sessions 1 et 2
  • Kinésithérapie : Thérapie manuelle, travail des muscles intrinsèques du pied, étirements etc…

On note une amélioration progressive de la douleur à chaque rendez-vous.

B. Phase subaiguë : semaines 2 et 3

3 séances par semaine : LightForce + kinésithérapie (séance 1) - RPW + kinésithérapie (séance 2) - LightForce + kinésithérapie (séance 3)

A l'issue de la semaine 3 : Consultation podologique et reprise adaptée de l'activité physique (légère).

C. Phase chronique : semaines 4 et 5

2 séances par semaine : RPW + kinésithérapie (séance 1) - LightForce + kinésithérapie (séance 2)

  • LightForce : sessions 1 et 2 (cf. modalités)
  • Ondes de Choc Radiales : sessions 1 – 2 - 3
  • Kinésithérapie : Thérapie manuelle, intensification des exercices et réathlétisation (renforcement musculaire, pliométrie etc…)

A l'issue de la semaine 5 : Examen clinique normal, aucune douleur, même à la flexion plantaire forcée. Reprise de l’entrainement puis de la compétition (avec chaussage adapté et routine cheville-pied systématique)

D. semaines 6 et 7

1 séance par semaine : RPW (protocole identique aux semaines précédentes) et kinésithérapie, travail des routines et réathlétisation

Reprise de la compétition 6 semaines après le début du traitement. A 4 mois : RAS - A 6 mois (visite de début de saison) : RAS.

Discussion

  • Les périostites tibiales sont fréquemment rencontrées dans les sports de course et/ou de sauts.
  • Le traitement classique est souvent insuffisant. Certains cliniciens proposent même une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes en cas d’échec du traitement classique.
  • Le traitement de ces périostites tibiales par Thérapie-Combinée (photobiomodulation LightForce + Ondes de Choc Radiales) en première intention associée à une kinésithérapie adaptée a été particulièrement efficace.
  • Le LightForce et les RPW seront utilisés au cours du traitement mais jamais lors de la même séance.
  • Durant la phase aigüe, la photobiomodulation LightForce, technique non-invasive et indolore, pour le patient nous a permis de baisser l’inflammation, la douleur sur zone, et également d’assouplir les tissus environnants (tête de contact).
  • Durant les phases subaiguë et chronique nous avons pu effectuer les Ondes de Choc Radiales en toute sécurité sur un périoste beaucoup moins inflammé. L’efficacité des RPW sur l’ostéogénèse et sur ce type de pathologie est d’ailleurs prouvée depuis plus de 15 ans.
  • Nous pensons qu’il pourrait être également intéressant d’utiliser le LightForce chez cette patiente, à la reprise de l’entrainement sur les muscles des loges antérieures et postérieures de jambe afin de faciliter sa récupération et d’éviter l’apparition de syndromes de loges.

Conclusion

Les périostites tibiales de cheville sont fréquentes en pathologie sportive. Le traitement part Thérapie-Combinée (LightForce – Ondes de Choc Radiales – Kinésithérapie) a permis à cette jeune handballeuse de reprendre son sport en compétition sans douleurs dans les meilleurs délais. Il peut être intéressant de l’utiliser en première intention dans ce type de pathologie, car il peut permettre d’éviter des traitement plus agressifs types infiltration de corticoïdes.


Auteur : Thierry ALLAIRE – Kinésithérapeute DE - Consultant ENOVIS

Illustrations : DJO France / Enovis

BIBLIOGRAPHIE

  • S.Besch : Syndrome du carrefour postérieur – Journal de Traumatologie du Sport -2016 (33),184-186
  • D A. Kra : Démembrement échographique des lésions anatomiques suite à un traumatisme de la cheville d’ancienneté variable, se présentant comme une entorse latérale - Journal de Traumatologie du Sport – 2022 (2) 121-126
  • A.Notarnicola : Thérapie CHELT dans le traitement de la tendinopathie d'Achille insertionnelle chronique - Lasers Med Sci. 2014 mai
  • A.Notarnicola : Thérapie CHELT dans le traitement de la tendinopathie d'Achille insertionnelle chronique - Lasers Med Sci. 2014 mai
  • Garnock, Cameron and col : Predicting Individual Risk for Medial Tibial Stress Syndrome in Navy Recruits - Journal of Science and Medicine in Sport 21, no 6 (1 juin 2018): 586 90
  • Kachanathu, Shaji J.and col : Functional Outcomes of Kinesio Taping versus Standard Orthotics in the Management of Shin Splint - The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness 58, no 11 (novembre 2018): 1666-70
  • Mendez-Rebolledo and col : The Protective Effect of Neuromuscular Training on the Medial Tibial Stress Syndrome in Youth Female Track-and-Field Athletes: A Clinical Trial and Cohort Study - Journal of Sport Rehabilitation 30, no 7 (20 avril 2021): 1019-27
  • Naderi, Aynollah and colk : Arch-support foot-orthoses normalize dynamic in-shoe foot pressure distribution in medial tibial stress syndrome - European Journal of Sport Science 19, no 2 (7 février 2019): 247-57
  • Smith, Benjamin E and col : Should Exercises Be Painful in the Management of Chronic Musculoskeletal Pain? A Systematic Review and Meta-Analysis - British Journal of Sports Medicine 51, no 23 (décembre 2017): 1679-87