L’entorse du genou est un traumatisme fréquent. Il survient principalement chez les jeunes lors de la pratique sportive (85% des cas).

Sa gravité va de l’entorse bénigne, sans signe de laxité, à l’entorse grave avec rupture ligamentaire. Grâce à la thérapie laser – photobiomodulation, vous pourrez traiter toutes les phases, même après reconstruction ligamentaire.

 

ANATOMIE FONCTIONNELLE ET PHYSIOPATHOLOGIE

Anatomie fonctionnelle

L’anatomie du genou est assez simple, elle se compose de 2 articulations fémoro-tibiale et fémoro-patellaire. Les moyens d’union, qui permettent une stabilité, se divisent en 2 catégories :

  • Actifs : tendon quadriceps, muscles patte d’oie, triceps sural, biceps fémoral, semi-membraneux et la capsule,
  • Passifs : principalement les ligaments croisés antérieur – postérieur et collatéraux (Billuart et al, 2005).

 

 

Physiopathologie

Même si les mécanismes lésionnels sont souvent induits par le matériel (ski) ou terrain (foot, course), les contraintes aboutissants à l’entorse s’exercent soit directement sur le genou (mécanisme direct), soit elles sont transmises par des articulations voisines (mécanisme indirect).

Généralement lors de l’impact sur le genou, le pied est « fixé » au sol.

Mécanismes :

  • Translation tibiale antérieure par hyper-extension et/ou contraction brutale du quadriceps
  • Valgus – Rotation externe
  • Varus – Rotation interne.

Prédispositions :

[caption id="attachment_1121" align="aligncenter" width="426"]Schéma Bahr and Krosshaug Schéma Bahr and Krosshaug[/caption]

 

 

BILAN DIAGNOSTIC

Le bilan se décompose par :

  • Interrogatoire:
    • Circonstances de l’accident (craquement ?)
    • Localisation de la douleur (genou entier, faces latérale – médiale)
    • Impression de dérobement (signe de lésion d’un croisé)
  • Palpatoire: troubles vasomoteurs (type et volume de l’œdème - hémarthrose)
  • Mobilité :
    • Flexion (douleur)
    • Extension (flexum)
    • Rotation
  • Tests ligamentaires:
    • Trillat-Lachmann (LCAE)
    • Tiroir postérieur (LCPI) ou antérieur (LCAE)
    • Laxité frontale
    • Recurvatum-test de Hughton ou examen de la laxité en varus (atteinte postéro-externe)

Attention, l’examen clinique sur les ruptures est parfois incertain ou difficile sur les lésions fraiches.

 

Interrogatoire 

La classification de l'entorse se fait en fonction de l’état des ligaments :

  • Bénigne : atteinte de quelques fibres
  • Moyenne gravité : rupture du LLI ou LLE
  • Grave : rupture LCAE ou LCEI

 

Examens complémentaires 

Les examens complémentaires permettent de :

  • Dépister des éventuelles fractures ou arrachement osseux par radios simples
  • Confirmer la ou les lésions ligamentaires, complétant le bilan lésionnel par IRM

 

TRAITEMENT PAR PHOTOMODULATION

Traiter un genou en photobiomodulation et avec le LightForce dépend surtout de « l’état » du genou, ainsi que de l’objectif à atteindre.

Généralement le découpage se fait de la façon suivante :

  • Baisse de l’œdème, de la douleur par augmentation de la micro-circulation entrainant à la fois la baisse de douleur et une résorption plus rapide de l’œdème,
  • Cicatrisation et régénération des tissus lésés par augmentation de la production d’ATP, facilitant la régénération tissulaire nécessaire tout au long des phases de prolifération,
  • Potentialisation et accélération de la rééducation par libération d’oxygène, augmentant le métabolisme cellulaire et facilitant le travail musculaire.

 

Les principaux avantages de lier Rééducation et Photobiomodulation

  • Une utilisation lors de toutes les phases de la rééducation
  • Un traitement non douloureux
  • Une facilité d’utilisation
  • Une rapidité de traitement (9 mn en moyenne)
  • Un travail mixte photobiomodulation et thérapie manuelle

 

Installation du patient

Le patient est dans un premier temps en décubitus dorsal (DD) avec un coussin au niveau du creux poplité afin de soulager le genou. Cette position va évoluer pour passer en décubitus ventral (DV) et ainsi avoir accès au creux poplité et la partie postérieure de la jambe.

Enfin dans les dernières phases de rééducation, pour un travail associé à la thérapie manuelle, vous pourrez positionner votre patient en DD hanche en flexion (étirement du plan postérieur) avec genou en extension ou en DV avec une flexion du genou (étirement du plan antérieur).

 

Phases de traitement

1) Traitement de l’œdème, de la douleur et cicatrisation 

Les réglages à effectuer sont les suivants :

  • Énergie à appliquer : environs 2900 à 3200 J en passant d’aigüe à sub-aigüe
  • Technique : effectuer un balayage sur toute la zone œdématiée en insistant sur les ligaments lésés, les culs de sac et le creux poplité

[caption id="attachment_1113" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Large cône sans contact_Genou-Latéral[/caption]

 

Pour une lésion des ligaments croisés, vous pouvez plier le genou vers 90° afin d’orienter votre faisceau parallèlement à la ligne articulaire

[caption id="attachment_1114" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Large cône sans contact_Genou Sous-Patellaire Fléchi[/caption]

 

  • Tête de traitement : nous utiliserons pour cette phase une tête sans contact – large

[caption id="attachment_1115" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Large cône sans contact_Lombaire Bas Assis[/caption]

 

Compléments :

  • En phase hyper-algique donc sur une entorse fraiche, vous pouvez traiter la racine nerveuse (L2345S1) avec une tête sans contact – large et 4000 à 5000 Joules d’énergie. Votre patient sera alors assis sur la table.

 

2) Traitement des zones musculaires

Cette phase est importante permet de libérer les tissus afin de facilité la rééducation. Bien travailler les tissus grâce aux têtes de contact permettra un meilleur travail articulaire et donc un gain de mobilité. La libération d’oxygène et l’augmentation de la micro-circulation donnera plus de souplesse et donc d’élasticité.

Les réglages à effectuer sont les suivants :

  • Énergie à appliquer : environs 5000 à 6000 J en fonction du groupe musculaire et de la zone plus ou moins profonde à atteindre.
  • Technique : le travail s’effectue soit sur les différents faisceaux du quadriceps soit au niveau des muscles ischios ou triceps sural. Appliquer la tête longitudinalement en suivant les différents faisceaux musculaires, en insistant sur les zones de tension.
  • Tête de traitement : nous utiliserons une tête dite « de contact ». Cette tête munie d’une boule en silice permet de travailler, tout en ayant un feed-back. Si vous voulez privilégier des zones précises utiliser la tête de contact « ronde », cependant pour des manœuvres plus globales, la tête « Rolling Pin » est conseillée.

[caption id="attachment_1112" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Grande boule massage Quadriceps[/caption]

 

[caption id="attachment_1116" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Tête cylindrique XL_Ischio-Jambier Moyen[/caption]

 

Avantages de la tête de traitement « contact » :

Définition Avantages
Compression Permet de se rapprocher du tissus cible Augmentation de la puissance en profondeur
Collimation Faisceau lumière parallèle Moins de perte de photons
Réfraction Minimise la perte de lumière Augmentation énergie délivrée aux tissus
Réflexion Perte de lumière Baisse de cet indice
Tissus Travail manuel Feed-back

 

Traitement des Points Trigger

Vous pouvez traiter les Points Trigger sur des groupes musculaires suivants : quadriceps, ischios poplité ou triceps sural.

En général, les plus douloureux seront ceux du quadriceps ou des ischios.

Pour cela, utilisez une petite tête de contact en effectuant des mouvements circulaires et en modulant l’appui. Une densité d’environ 3000 Joules sera appliquée.

 

 

 

Association thérapie manuelle 

Cette association photobiomodulation et thérapie manuelle est le plus de la thérapie LightForce®.

Vous pouvez l’utiliser de 2 manières :

  • Soit au niveau articulaire pour créer ce flash antalgique et donc favoriser la mobilisation du genou
  • Soit sur les différentes structures qui freinent la mobilité, comme les muscles, grâce aux têtes de contact. L’oxygénation tissulaire, le modelage des tissus ainsi que les étirements combinés favoriseront la décontraction et donc la mobilisation. Différentes positions peuvent être adoptées

[caption id="attachment_1117" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Tête cylindrique XL_Quadriceps[/caption]

 

[caption id="attachment_1138" align="aligncenter" width="650"] LightForce_Tête cylindrique XL_Ischio Jambier Moyen[/caption]

Reprise de sport

Cette phase est primordiale pour cette pathologie qui touche principalement de jeunes sportifs. Il est donc important de continuer le traitement laser afin de préparer les muscles à l’effort et traiter les douleurs résiduelles qui peuvent modifier le placement lors des activités sportives.

Chaque zone bilantée permettra de choisir entre une tête sans contact (point ligamentaire ou articulaire) ou une tête avec contact (zone musculaire).

 

Les séances

Vous pouvez commencer par des séances quotidiennes la première semaine post-blessure ou chirurgie. Ensuite vous effectuerez les séances de Lightforce avant, pendant ou après votre séance de rééducation en fonction des effets recherchés : baisse de douleur, aide à la mobilisation, baisse de l’inflammation.

 

 

Kinésithérapie associée 

La Rééducation

La rééducation se fera suivant des protocoles bien précis en accord avec le médecin ou le chirurgien. Elle passera néanmoins toujours par une phase de baisse de l’œdème et de l’inflammation avec une reprise de flexion assez rapide. Puis elle se poursuivra par un travail de renforcement, proprioception et réathlétisation avant reprise du sport. Toute pratique sportive doit être précédée d’une phase d’échauffement permettant d’augmenter les propriétés viscoélastiques du ligament et donc ses propriétés mécaniques (Su et al. 2008).

N’oublions pas d’associer aussi de l’électrothérapie très efficace et intéressante pour cibler le renforcement musculaire d’un muscle en particulier ou de fibres musculaires spécifiques.

 

Les Attelles

Elles sont multiples car adaptées à chaque phase de l’entorse :

 

CONCLUSION

Traiter une entorse de genou (bénigne ou grave, voir opérée) en photobiomodulation demande une parfaite adéquation entre la pratique du laser, la phase de rééducation et l’objectif recherché. Bien conduite, cette combinaison permet d’accélérer le processus de guérison et donc la rééducation.

 

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Dispositifs médicaux de classe IIa, lire attentivement les notices avant utilisation.

 

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Auteur: Bernard BONTHOUX, Ostéopathe DO – MKDE

Consultant Chattanooga/DJO pour le Laser.

 

Sources / Illustrations :  DJO France

Bibliographie: 

  • Anatomie des Trigger Points – Simeon Niel-Asher – Eveil Santé
  • Comparison of Photobiomodulation and Anti-Inflammatory Drugs on Tissue Repair on Collagenase-Induced - Photomed Laser Surg - Ingvill Fjell Naterstad and Al – 2018
  • Photobiomodulation as an Adjunctive Treatment to Physiotherapy for Reduction of Anterior Knee Pain in Combat Soldiers – Laser Surgery Med – Lilach G. and Al. - 2021
  • Dose-Response Effect of Photobiomodulation Therapy on Muscle Performance and Fatigue During a Multiple-Set Knee Extension Exercise – Laser Surgery - Mateus Rossato and Al. – 2020
  • High-frequency near-infrared diode laser irradiation suppresses IL-1β-induced inflammatory cytokine expression and NF-κB signaling pathways in human primary chondrocytes – Lasers Mede Sci – Sakata S and Al. - 2021