Les sciatalgies sont « des douleurs relativement communes liées à la sensibilisation d’un nerf issu des racines nerveuses lombaires ou sacrées ». Traiter cette pathologie avec la thérapie LightForce permet une action locale afin de baisser l’inflammation mais aussi les conséquences à distance du symptôme, au niveau du trajet du nerf.

Anatomie 

L’anatomie de la région lombo-sacrée est divisée en 2 parties :

  • La région lombo-sacrée :

  • Le trajet du nerf sciatique :

Physiopathologie 

 Les sciatalgies peuvent se diviser en 2 catégories :

  • La principale : la sciatique est une compression mécanique de la racine nerveuse par hernie discale, mais elle n’est pas la seule en cause dans la genèse de la douleur. En réalité, c’est plus souvent la présence ou non d’inflammation qui détermine la douleur (d’où l’utilité du laser comme nous le verrons plus loin). Ce phénomène génère paresthésie et hypoesthésie, à la différence de la sciatalgie
  • Les sciatalgies sont des compressions qui peuvent aussi générer cette sensibilité : ostéophytes, mouvements répétitifs ou compression prolongée du nerf, sur son trajet

Bilan diagnostic

Le bilan se décompose par :

  • Interrogatoire : chronologie et contexte d’apparition, contexte professionnel et analyse des facteurs psycho-sociaux, localisation, type de douleur et intensité
  • Examen clinique du rachis : morpho statique, de souplesse et signes de la sonnette, de Néri, du trépied
  • Examen clinique des membres inférieurs : signes de Lasègue, réflexes musculo-tendineux, force musculaire et sensibilité

Drapeaux rouges 

Ils nécessitent une prise en charge médicale urgente :

  • Symptômes neurologiques étendus
  • Paresthésie au niveau du pubis ou périnée
  • Traumatisme important
  • ATCD de cancer
  • Douleur thoracique
  • Fièvre
  • Etc

Examens complémentaires

Selon les recommandations de l’HAS, en l’absence de drapeau rouge, il n’y a pas d’indication d’imagerie dans le cas d’une sciatalgie aigüe (grade C). Bien sûr, il sera toujours important d’expliquer au patient cette décision.

Cependant, si la sciatalgie persiste au-delà de 3 mois, une IRM est recommandée (à défaut un scanner en cas de contre-indication à l’IRM).

Concernant les radios isolées, elles n’auront que pour objectif la recherche d’une instabilité ou d’un trouble statique rachidien.

Traitement par photobiomodulation 

La photobiomodulation dans ce type de pathologie poursuit 3 objectifs :

  • Baisse de l’inflammation au niveau vertébral, par action sur toute la cascade inflammatoire, et donc baisse de l’œdème et de la douleur,
  • Augmentation de l’oxygénation au niveau de la compression, par libération d’oxygène, augmentation de la microcirculation,
  • Flash antalgique, au niveau local mais aussi le long du trajet nerveux

Action de la photobiomodulation sur la douleur de sciatalgie

Immédiate :

-          Diminution du taux de conduction des nerfs afférents

Intermédiaire (20-45 minutes après le traitement) :

-          Inhibition de la douleur nociceptive : 30 % de blocage neural à 10-20 min

-          Réduction des niveaux de bradykinine, augmentation des bêta-endorphines

-          Augmentation de la perfusion tissulaire (libération de NO)

Soulagement durable :

-          Diminution des marqueurs pro-inflammatoires

-          Normalisation des canaux ioniques

-          Réparation des tissus augmentation de l'activité fibroblastique/production de collagène

Installation du patient

Le patient hyperalgique sera traité assis sur la table, praticien placé face au rachis.

Dans les autres cas, votre patient sera en décubitus ventral avec un coussin sous le bassin ou en utilisant une table 3 sections permettant de mettre le patient en légère flexion lombaire.

Phases de traitement

Traitement local au niveau lombaire ou sacré :

Les réglages à effectuer sont les suivants :

  • Énergie à appliquer : environs 4000 J
  • Technique : effectuer un quadrillage sur toute la zone lombaire ou sacré (en fonction du bilan) en insistant sur le côté lésé
  • Tête de traitement : nous utiliserons pour cette phase une tête sans contact – large

Attention :

  • Être vigilant par rapport à la sensation du patient : « chaleur douce »

Chattanooga LightForce : Large cône

Traitement du trajet nerveux :

Durant cette phase, il convient d’apporter une attention particulière sur les zones de paresthésies ou hypoesthésies, rester donc sur le même rythme de balayage que sur les zones sensibles.

Les réglages à effectuer sont les suivants :

  • Énergie à appliquer : environs 5000 à 6000 J.
  • Technique : appliquer un mouvement proximo-distal assez rapide afin de couvrir tout le trajet du nerf
  • Tête de traitement : nous utiliserons une tête sans contact -si possible extra-large

Chattanooga LightForce : Cone XL_Ischio-Jambier-Proximal

Traitement de la zone fessière :

Dans ce type de pathologie, le bilan montre régulièrement des contractures de la zone fessière, voir TFL ou des muscles de la jambe. Pour traiter les muscles en cause, on utilise une tête de contact en effectuant des mouvements circulaires ou longitudinaux en fonction de l’étendu du tissu à traiter.

Chattanooga LightForce : Grande boule de massage

Avantages de la tête de traitement « contact » :

Définition Avantages
Compression Permet de se rapprocher du tissus cible Augmentation de la puissance en profondeur
Collimation Faisceau lumière parallèle Moins de perte de photons
Réfraction Minimise la perte de lumière Augmentation énergie délivrée aux tissus
Réflexion Perte de lumière Baisse de cet indice
Tissus Travail manuel Feed-back

Association thérapie manuelle :

Associer thérapie LightForce et thérapie manuelle, grâce aux têtes de contact apporte un avantage non-négligeable sur la réussite de votre traitement.

Vous pouvez l’utiliser de 2 manières :

  • Soit pour mobiliser le rachis lors du passage du laser,
  • Soit pour faciliter un étirement sur une région contracturée

Traitement des Trigger Point :

Votre bilan vous amènera peut-être à définir des points Trigger en cause, comme le grand-fessier…

Pour les traiter, utilisez une petite tête de contact en effectuant des mouvements circulaires et un appui prononcé. Une densité d’environ 3000 J sera appliquée.

Les séances :

3 séances par semaine au début de la prise en charge sont nécessaires puis passer rapidement à 2. Les séances de photobiomodulation s’effectuent seules en période hyperalgique, puis avant la séance, et quand la douleur devient gérable et que le travail kiné est plus actif, elle s’effectue après la séance de kiné.

 

La kinésithérapie associée 

La Rééducation

Le principe de base, qui fait consensus, incite le patient à ne pas rester inactif. Pour la rééducation, nous pouvons la découper en 4 phases :

  • Antalgique : ou l’on associe le TENS,
  • Apprentissage du travail lombo-pelvien,
  • Le travail musculaire : renforcement, étirement, lever de tension…
  • Les conseils d’hygiène de vie puis d’activité sportive

Toutes ces techniques s’envisagent souvent au sein d’une « école du dos » afin de dynamiser le patient pour une meilleure prise en charge personnelle.

Les traitements complémentaires 

Le port de ceinture de maintien est un excellent complément au niveau antalgique et en fonction du type de ceinture pour la reprise d’activité.

La table de traction qui peut être un complément pour soulager le patient.

En dernier recours la chirurgie est une option qui ne s’envisage que sur des déficits moteurs importants ou un syndrome de la queue de cheval.

 Les autres traitements :

 Ils doivent être mis en place graduellement selon les recommandations médicales :

  • Médicamenteux : antalgiques – AINS – Myorelaxants
  • Infiltrations de corticoïdes
  • La chirurgie qui n’interviendra qu’en dernier recours sur des formes graves

Conclusion 

Traiter une sciatalgie en photobiomodulation permet de soulager rapidement le patient. Thérapie non-invasive, son utilisation se conçoit tout au long du traitement.

A retenir :

  • Flash antalgique,
  • Diminution de l’inflammation,
  • Reprise plus rapide des activités de la vie quotidienne

Pour plus d’informations sur ces appareils, cliquez ICI.

Dispositifs médicaux de classe IIa, lire attentivement les notices avant utilisation.

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Auteur : Bernard BONTHOUX, Ostéopathe DO, consultant Chattanooga - DJO – MKDE

Sources / Illustrations :  DJO France

Bibliographie : 

  • CNOMK : https://www.ordremk.fr
  • « Actualité sur la physiopathologie de la hernie discale » - J.L. Leroux – La lettre de rhumathologie – 1998
  • Anatomie des Trigger Points – Simeon Niel-Asher – Eveil Santé
  • Tri-length laser therapy associated to tecar therapy in the treatment of low-back pain in adults: a preliminary report of a prospective case series - Lasers Med Sci. 2015 - Osti R, Pari C, Salvatori G, Massari L.
  • Comparison of high-intensity laser therapy and ultrasound treatment in the patients with lumbar discopathy - Biomed Res Int. 2015 - Boyraz I, Yildiz A, Koc B, Sarman H
  • Long-term effect of high-intensity laser therapy in the treatment of patients with chronic low back pain: a randomized blinded placebo-controlled trial - Lasers Med Sci. 2014 - Lasers Med Sci. 2014 May;29(3):1065-73.
  • Short-term effects of high-intensity laser therapy versus ultrasound therapy in the treatment of low back pain: a randomized controlled trial - Eur J Phys Rehabil Med. 2011 - Fiore P and All
  • Class IV laser therapy; Effective for back and neck/shoulder pain - ACBSP Poster abstract. 2010 - L.D. Morries, DC, CCSP
  • A Randomized Comparative Study between High-Intensity and Low-Level Laser Therapy in the Treatment of Chronic Nonspecific Low Back Pain - Evid Based Complement Alternat Med. 2020 - Abdelbasset WK and All.
  • High-frequency near-infrared diode laser irradiation suppresses IL-1β-induced inflammatory cytokine expression and NF-κB signaling pathways in human primary chondrocytes - Lasers Med Sci. 2021 - Sakata S and Al.