ANATOMIE FONCTIONNELLE

Introduction

Plusieurs dénominations sont employées pour cette tendinopathie fréquente du bord latéral externe du genou : tendinopathie du Tenseur du Fascia Lata (TFL), syndrome de « l’essuie-glace », syndrome de la bandelette de Maissiat.

Cette pathologie, très fréquente dans le milieu sportif, touche essentiellement les sports de course (demi-fond, trial, triathlon), mais aussi des sports collectifs comme le football, le basket-ball, le handball, etc.

Les causes sont multifactorielles et le diagnostic essentiellement clinique.

Le traitement de ces tendinopathies est essentiellement rééducatif. Les Ondes de Choc Radiales (R-PW) permettent de diminuer plus rapidement les douleurs et d’aborder ainsi la phase de rééducation active et la reprise sportive plus précocement.

 

Rappels anatomiques

(Fig. 1a ; 1b ; Fig. 2)

Le Tenseur du Fascia Lata (TFL) est situé sur la partie latérale de la hanche. Superficiel et sous-cutané, c’est le plus antérieur des muscles de la région glutéale (fessiers). Il recouvre le petit glutéal et la partie antérieure du moyen glutéal. Très fin et peu puissant, le TFL est musculaire dans une petite partie proximale (environ 15 cm) et aponévrotique (tissu fibreux) dans toute sa partie distale.

Muscle stabilisateur du genou, il constitue avec les muscles sartorius et psoas iliaque, le groupe musculaire des fléchisseurs de la hanche.

Origine : Le muscle Tenseur du Fascia Lata naît au bord latéral de la crète iliaque, entre l’épine iliaque antéro-supérieure et le tubercule de la crète.

Terminaison : Les fibres musculaires du TFL vont se fixer au niveau du tractus ilio-tibial, qui s’étend tout le long de la face latérale de la cuisse pour aller se fixer à l’extrémité supérieure du tibia, au niveau du tubercule infracondylaire.

Trajet : Son corps musculaire est court, il s’arrête au niveau du bas de la fesse. Ses fibres musculaires superficielles rejoignent celles du grand glutéal pour former le deltoïde fessier.

Innervation : Le TFL est innervé par le nerf glutéal supérieur.

Vascularisation : Ce muscle est vascularisé par l’artère circonflexe fémorale antérieure et par une branche de l’artère glutéale supérieure.

Fonction :

  • Le tenseur du fascia lata est fléchisseur, abducteur et rotateur médial de la hanche.
  • Il permet l’extension, la rotation latérale du genou ainsi que son verrouillage en fin d’extension.
  • Très tendineux, il permet le maintien du genou, par exemple lors de la marche, en empêchant une bascule du bassin.

[caption id="attachment_252" align="aligncenter" width="245"] Fig.1a : Anatomie du TFL[/caption]

[caption id="attachment_257" align="aligncenter" width="245"] Fig.1b : Anatomie du TFL[/caption]

[caption id="attachment_258" align="aligncenter" width="390"] Fig. 2 : Anatomie face externe du genou[/caption]

PHYSIOPATHOLOGIE

Anamnèse

Lors de la marche ou de la course, la répétition de flexion-extension du genou entraîne un déplacement d’avant en arrière de ce tendon du Fascia-Lata, à l’image d’un essuie-glace. A l’apparition du syndrome du TFL, ce balayage entraine une inflammation mécanique du tendon par répétition.

Les facteurs favorisants sont :

  • Le sur-entraînement
  • Un changement de terrain et/ou d’entrainement trop rapide
  • L’utilisation de chaussures pronatrices et/ou trop usées
  • L’entrainement en côte, en descente
  • La course sur une route bombée

Le diagnostic sera essentiellement clinique.

 

Examen clinique

1/ Interrogatoire :

on recherchera les circonstances d’apparition de la douleur

  • Recherche d’éventuels facteurs favorisants
  • Microtraumatismes, hyper-sollicitation
  • Matériel inadapté (chaussures)
  • Modification ou augmentation brutale de l’entrainement
  • Causes iatrogènes
  • Défauts d’hydratation, foyers infectieux dentaires ou ORL
2/ Clinique :

L’examen clinique recherchera une douleur à la palpation du tractus ilio-tibial à hauteur de l’épicondyle latéral. On retrouve parfois une bursite crépitante.

La douleur apparait de façon progressive et se manifeste à la manière d’un arc douloureux durant la marche ou la course. Une brulure peut également être ressentie.

2 tests cliniques vont permettre de faire le diagnostic d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale :

– Le test de NOBLE : le sportif est allongé sur le dos ; le thérapeute exerce une pression directe de la face externe du condyle fémoral externe, à 3 cm au-dessus de l’interligne articulaire, ce qui déclenche la douleur lors de la mise en extension passive du genou aux alentours de 30° de flexion. Ce test est positif si une douleur vive apparaît.

– Le test de RENNE : C’est un test actif. Le patient est en appui unipodal, on lui demande de réaliser des mouvements de flexion/extension (aux alentours de 30°). Ce test est positif s’il provoque une douleur.

L’examen postural peut retrouver un « genu varum », souvent des pieds creux, une rotation tibiale excessive..

L’examen de la chaussure de sport est indispensable :

  • On cherchera une usure des bords externes des chaussures, évoquant des appuis « supinateurs »
  • Chez le cycliste il faut examiner les chaussures de vélo, la position des cales, la hauteur de selle, etc.

Un bilan fonctionnel peut compléter le diagnostic:

  • Analyse de la course sur tapis roulant
  • Analyse du pédalage sur home-trainer
Des examens complémentaires

Ils peuvent être effectués le cas échéant afin d’éliminer les diagnostics différentiels (méniscopathie latérale; atteinte du LCF; tendinopathie du biceps fémoral; tendinopathie du poplité; arthropathie fémoro-tibiale latérale ; arthropathie tibio-fibulaire proximale; fracture de fatigue du col fibulaire).

Le traitement, avant tout kinésithérapique, sera complété par des Ondes de Choc Radiales (R-PW).

En cas d’échec, il peut être envisagé une consultation chez un chirurgien orthopédiste.

TRAITEMENT ONDES DE CHOC RADIALES

Les Ondes de Choc Radiales ont largement amélioré les possibilités thérapeutiques et permis une reprise des activités professionnelles, loisirs et sportives plus rapide et dans de meilleures conditions.

Le traitement par R-PW comprend en général 5 à 6 séances espacées de 4 à 7 jours.

Application des R-PW sur une tendinopathie du TFL :

  • Patient en décubitus dorsal, genou lésé en flexion à 90°
  • Repérage palpatoire du tendon du TFL au niveau de la face externe du genou (Fig. 3)
  • D’une main le thérapeute effectue un contre-appui pour maintenir le genou en bonne position.
  • De l’autre main le thérapeute applique les Ondes de Choc Radiales avec le transducteur adapté (Fig. 4)

Protocole d’application des Ondes de Choc Radiales avec le RPW Lite

Transducteurs utilisés RO40 (ave gel)
Deep Impact 15 mm
Position Patient en décubitus dorsal, genou lésé en flexion à 90°
Niveau d’énergie RPW Lite 2-3 ou 4 en fonction du ressenti et la localisation exacte (insertion, corps du tendon, …)
Nombre de chocs 1800 à 2000 chocs
Intervalle entre 2 séances 4 à 7 jours
Nombre de séances 5 à 6

Compléter systématiquement par une application de R-PW (transducteur D20 S) sur la loge externe de cuisse (Tenseur du Fascia Lata, muscles glutéaux, bande Ilio-Tibiale. (Fig. 5)

 

[caption id="attachment_255" align="aligncenter" width="270"] Fig.3 : Repérage palpatoire du tendon du TFL[/caption]

[caption id="attachment_254" align="aligncenter" width="270"] Fig.4 : Application de R-PW sur le tendon du TFL (R040 ou Deep Impact 15 mm)[/caption]

[caption id="attachment_256" align="aligncenter" width="270"] Fig. 5 Application de P-PW (D20 S) sur la loge externe de la cuisse[/caption]

TRAITEMENTS COMPLÉMENTAIRES

Les Ondes de Chocs Radiales seront utilisées en complément d’autres techniques rééducatives.

Le traitement actuellement proposé dans les tendinopathies du TFL est essentiellement actif. Il comprend : un rééquilibrage musculaire ; un travail sur les chaînes musculaires ; des étirements…et un réentrainement à l’effort.

Avant les R-PW :

  • Normalisations articulaires (rachis ; hanches ; genoux ; chevilles ; pieds).
  • Un rééquilibrage musculaire ;
  • Un travail sur les chaînes musculaires ;
  • Etirements adaptés (bandelette ilio-tibiales ; fessiers ; ischio-jambiers ; chaine ant, adducteurs, etc.)

Après les R-PW :

  • Massages décontracturants des fessiers et de la cuisse.
  • Electrothérapie (courants de capillarisation).
  • En alternance : Massage transverse profond (MTP) / crochetage.

Il peut être également nécessaire de se rapprocher des professionnels concernés pour :

  • Choix du matériel
  • Envisager une consultation podologique
  • Gestion de l’entraînement et/ou de la pratique gestuelle

BIBLIOGRAPHIE

  1. Weckström K, Söderström J. : Radial extracorporeal shockwave therapy compared with manual therapy in runners with iliotibial band syndrome. Musculoskelet Rehabil. 2016;29(1):161-70. doi: 10.3233/BMR-150612.
  2. Baker RL, Fredericson M. : Iliotibial Band Syndrome in Runners: Biomechanical Implications and Exercise Interventions. Phys Med Rehabil Clin N Am. 2016 Feb;27(1):53-77. doi: 10.1016/j.pmr.2015.08.001. Review.
  3.  Baker RL, Fredericson M. Iliotibial Band Syndrome in Runners:Biomechanical Implications and Exercise Interventions. Phys Med Rehabil Clin N Am 2016;27(1):53–77
  4. Fairclough J, Hayashi K, Toumi H et al. Is iliotibial band syndrome really a friction syndrome? J Sci Med Sport 2007;10(2):74–6.
  5. Willis RB. Meniscal injuries in children and adolescents. Op Tech Sports Med 2006;14(3):197–202.

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

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Auteur: Thierry ALLAIRE, Kinésithérapeute du Sport – MKDE Le Havre