INTERVIEW : Bruno BOUSSAGOL
Kiné Ostéopathe – Manager Santé XV de France - Rugby
Comment avez-vous connu la thérapie LightForce (LF) et depuis quand l’utilisez-vous auprès des athlètes que vous suivez ?
Approche de la thérapie LightForce
J’ai intégré la thérapie LightForce dans de nombreux protocoles depuis environ 1 an, auprès de sportifs d'horizons très différents. J'ai travaillé avec des golfeurs, des joueurs de rugby professionnels, une championne du monde de VTT descente... Mon approche s’est construite en fonction des besoins que je rencontrais, afin de pouvoir répondre à la demande de ces athlètes que j’accompagne ponctuellement. Ils sont soumis à des préparations de plus en plus intenses. Les compétitions sont très souvent longues et traumatisantes. Notre approche de thérapeute nous oblige à une forme d'adaptation et d'anticipation à ces évolutions.
La thérapie LightForce présente un double intérêt dans l’accompagnement des sportifs. En prévention, pendant les sessions de préparation et dans la programmation de soins pour de nombreuses pathologies.
Intégration de la thérapie LightForce
Lorsque je me suis intéressé à ce type de traitement, j'ai contacté des thérapeutes qui avaient une expertise dans ce domaine. Mon but était de comprendre quelle était la plus-value de la photobiomodulation et savoir comment je pouvais l'intégrer dans ma gestuelle. Je voulais utiliser cette technologie en l'intégrant dans ma propre pratique professionnelle. J’ai dû m'exercer pour arriver à maitriser l’outil. Lorsque vous proposez ce type de traitement il est important de bien connaitre les effets et de pouvoir expliquer clairement ce que vous recherchez en fonction de l’utilisation que vous en faites.
Les résultats ne peuvent être validés que par les athlètes et les retours sont généralement très positifs.
Que ce soit dans le cadre de la prévention ou d’un traitement, la LF est intégrée dans un protocole complet de soins. L’objectif est de limiter les risques de rechute et de réduire les durées d’indisponibilités en cas de pathologie. Je cherche à améliorer la prise en charge et la performance individuelle.
J’ai intégré la thérapie LightForce dans le traitement de nombreuses pathologies, sur les problématiques tendineuses, les lésions musculaires, les névralgies cervicales, les aponévrosites plantaires, mais aussi sur des lésions articulaires comme les entorses de chevilles, les lésions ligamentaires du genou (ligament latéral interne) les entorses interphalangiennes, la prise en charge des cicatrices…
J’ai d'autre part utilisé la photobiomodulation dans une approche d’activation, pour les joueurs qui étaient en phase de reprise et ceux qui étaient en difficulté par rapport au cumul de charge de travail.
Quels sont les retours que vous font les athlètes après cette thérapie et pourriez-vous aujourd’hui travailler sans cette technologie ?
Les retours sont positifs. Lorsque vous accompagnez un sportif professionnel dans le cadre de compétitions internationales, vous devez obtenir leur confiance et répondre efficacement à leurs besoins. La notion d’efficience est essentielle.
Pour un thérapeute, il est difficile de proposer un traitement sur une compétition et de ne pas pouvoir le reconduire les fois suivantes. Lorsqu’un protocole de soins est validé, nous devons pouvoir le proposer sur la compétition suivante. La thérapie LightForce est un outil qui me suit à chaque déplacement.
Dans quel cadre utilisez-vous plus spécifiquement cette thérapie ?
Plutôt que de passer en revue des pathologies, je vous propose de revenir sur deux situations vécues ou la LF a été une véritable plus-value du traitement.
CAS n°1 :
Prise en charge d'une pathologie tendineuses achilléenne de type inflammatoire en période de préparation chez un rugbyman :
L'approche thérapeutique avec la thérapie LightForce était d'activer en périphérie de la zone inflammatoire puis progressivement sur la zone douloureuse et de déborder ensuite par un balayage sur le corps musculaire du triceps sural à la recherche d'un relâchement et d'un effet sur le système vasculaire. Ce travail a été réalisé dans un premier temps en décharge.
J’ai intégré le protocole proposé par la LF en y associant des exercices de type excentriques avec des résistances minimales. La photobiomodulation a permis de diminuer l’état inflammatoire du tendon et a favorisé la libération d’endorphines. Son action a également provoqué un relâchement des tensions au niveau du corps musculaire. La sensation de chaleur et le contact de la boule de massage est un véritable confort pour le patient et le thérapeute. Ce protocole a ensuite été réalisé en charge et intégré dans des exercices fonctionnels des muscles du pied et de la propulsion.
Dans ce cas précis l'activité physique a été adaptée, et le temps de disponibilité sur le terrain n'a pas été impacté. Les effets ont été durables et cette situation n'a pas eu de conséquences pendant la compétition.
CAS n°2 :
La LF m'a également permis de traiter un autre joueur qui présentait une douleur sur l’insertion du tendon rotulien à son attache tibiale, dans la zone de la TTAT. Ce problème était survenu à la suite d’un choc direct en match. Le joueur avait fini le match. Il avait poursuivi ses activités sous couvert d'un traitement antalgique pour masquer la douleur, sans avoir la possibilité de mettre en place une stratégie thérapeutique clairement définie.
Lorsqu'il m'a sollicité, une forme de chronicité s'était installée avec une adaptation du contrôle moteur sur son schéma de course (perte de force sur le quadriceps et conséquences sur les ischios jambiers). Le traitement LF associé aux différentes formes de contractions des muscles de la cuisse ont permis d’avoir une action locale sur la zone douloureuse. Ce travail réalisé sur le quadriceps a généré un bénéfice sur le contrôle moteur du genou. Le résultat obtenu localement sur la zone d'impact a été surprenant. Sur un plan cutané d’une part, avec un refroidissement de la zone d’insertion associé d’autre part à une réduction de l’œdème. Le ressenti du joueur était également intéressant. Son EVA a diminué de moitié sans impacter la charge de travail pendant les séances de préparation et sans couverture médicale associée. Il a pu également enchainer les temps de jeu pendant la compétition. Les séances étaient quotidiennes. Le bénéfice de la LF a été rapide et les effets ressentis par le joueur immédiats.
Vers une approche globale
Ma fonction de responsable de soins avec le XV de France oriente fortement ma pratique vers les joueurs de rugby. Le reste du temps, mon activité professionnelle de Manager Santé est très variée. Je suis régulièrement amené à accompagner individuellement de grands champions dans les disciplines de VTT de descente et les sports d’endurance... Ce qui me semble important de préciser c’est que les résultats de nos interventions sont souvent liés à une prise en charge globale des problèmes. Intégrer la LF dans un traitement général multiplie les chances de réussite d'une prise en charge. L’erreur serait de croire que seule la technologie par photobiomodulation est responsable du résultat. Il est préférable d’avoir une approche globale avec des actions multifactorielles et d'arriver à intégrer la technologie LF dans ce projet pour optimiser l'efficacité du traitement.
Pouvons-nous parler plus spécifiquement de l’activation musculaire et la période d’utilisation que vous préconisez sur une compétition ?
J’accorde beaucoup d’importance à l’activation des athlètes avant de démarrer une journée de travail. Initialement j’intégrais une séance de déverrouillage et de mobilité pour amener les organismes dans les conditions optimales afin de pouvoir enchainer sur des intensités hautes, que ce soit avant les entrainements ou lors de la préparation avant une compétition.
C’est donc prioritairement le matin que j’utilise la LF pour cet effet. Cette étape a été rajoutée dans le process pour les joueurs qui sont identifiés « à risque ». Ces joueurs sont généralement suivis pour des problématiques musculo-tendineuses. Je leur propose une activation dynamique avec la LightForce. L’idée est d’utiliser la photobiomodulation pour avoir une action de stimulation. Je cherche à augmenter la production de collagène pour optimiser la résistance musculaire d’une chaine de muscles. Je réalise ce type de travail sur des mouvements fonctionnels avec un objectif de régulation neuromotrice. Cela peut se faire en charge ou en décharge, tout en gardant un contrôle moteur de faible intensité, en utilisant les différents types de contractions. Une participation active « en conscience » de l’athlète est nécessaire pour agir sur cet équilibre moteur des muscles agonistes qui s’activent concentriquement et antagonistes qui acceptent de s’allonger. Notre action avec la thérapie LightForce peut s’effectuer alternativement sur les muscles moteurs et ou freinateurs du mouvement en fonction des besoins.
Dernier point qui pour moi est essentiel, c'est le côté pratique. L'appareil est équipé d'une valise à roulette compacte, très solide et facile à transporter lors de mes déplacements.
Quelle est votre conclusion ?
Les athlètes ont bien compris l’utilité de ce type de traitement. Ils me sollicitent régulièrement pour être traités avec la thérapie LightForce. Dans le milieu du sport professionnel, la thérapie LightForce est devenue incontournable. Elle doit impérativement s’intégrer dans un programme complet de soins. Cette thérapie étant dynamique, la principale implication pour le thérapeute est d’arriver à synchroniser la manipulation de l’outil tout en gardant une gestuelle et une technique qui lui est propre.