INTRODUCTION 

La névralgie cervicobrachiale commune (NCB) est une douleur irradiante avec départ cervical et irradiation le long du membre supérieur. Douleur invalidante et complexe du fait de ses différents symptômes, elle demeure une pathologie qui réagit bien au traitement par photobiomodulation et ceux principalement en période aiguë.

ANATOMIE FONCTIONNELLE

Schéma colonne cervicale avec correspondances nerveuses :

PHYSIOPATHOLOGIE

La NCB se manifeste par une douleur le long du membre supérieur, conséquence d’une inflammation ou compression d’une racine nerveuse au niveau du rachis cervical.

La compression sur les racines C5, C6, C7 ou C8 provient habituellement d’une poussée inflammatoire au niveau d’ostéophytes ou uncarthrose et plus rarement d’une hernie discale (70% des cas de hernie se situent entre la 6ème et 7ème vertèbre cervicale).

L’étiologie par hernie est souvent due à un traumatisme ou effort violent chez le sujet jeune.

BILAN DIAGNOSTIC

Généralement, la NCB débute par une baisse de mobilité du rachis cervical avec irradiation interscapulaire et le long du ou des trapèzes. Puis la douleur du membre supérieur se manifeste après quelques jours suivant un trajet bien défini en fonction de la zone de compression cervicale. Dans tous les cas, bien vérifier l’absence de « drapeaux rouges » (voir diagnostics différentiels).

Interrogatoire  

Le patient se plaint surtout de douleurs aigües avec augmentation nocturne ou lors de certains mouvements des cervicales, voire de toux. Souvent le cou présente une raideur ou une attitude antalgique. Aucun signe neurologique n’est présent et les troubles reflexes ou moteurs sont quasi inexistants.

Ce bilan peut s’appuyer sur l’échelle de la douleur à l’EVA ou sur le questionnaire DN4 qui objective les douleurs neuropathiques.

Examen clinique   

L’examen clinique se fait à la recherche de l’étage mise en cause. Le patient sera assis puis en décubitus dorsal. La recherche segmentaire se fait par palpation afin de déterminer le massif articulaire douloureux voir dans certain cas une épineuse sensible. Plusieurs tests sont envisageables : pression sur le vertex patient assis, traction au niveau de l’occiput en décubitus dorsal. Concernant l’étage interscapulaire, on retrouve fréquemment une douleur centrée sur T5T6.

Au niveau musculaire la palpation montre en général des tensions au niveau des muscles du trapèze et parfois des petits pectoraux, élévateurs de la scapula, supra-épineux allant jusqu’aux paravertébraux et muscles du bras.

Les pertes de mobilité sont à rechercher surtout au niveau du rachis et de la ceinture scapulaire et à objectiver en fonction des gestes de la vie quotidienne.

Tableau clinique en fonction des étages

Schéma des dermatomes

Source : Somatosensory Pathways – KINES 200: Introductory Neuroscience (unizin.org)

Examens complémentaires   

Radiographie

Cervicales montrent un état arthrosique avec uncarthrose voire ostéophytes dans le trou de conjugaison. En cas de traumatisme, un bâillement latéral ou postérieur est à rechercher

Scanner

Examen qui sera utile pour mettre en évidence une hernie discale

Diagnostics différentiels 

  • Syndrome tronculaire : comme un syndrome du défilé thoraco-brachial
  • Douleurs projetées : tendinopathies d’épaule
  • Neurologique : spondylodiscite, méningoradiculite
  • Autres : tumeurs (généralement avec augmentation en décubitus dorsal), spondylodiscites, métastases (devient vote pluriradiculaire)

TRAITEMENT PAR PHOTOBIOMODULATION  

 Après avoir identifié l’étage cervical et le dermatome correspondant, le traitement par photobiomodulation comportera plusieurs sessions. Mais on débutera toujours le traitement à l’origine de la pathologie, ici la partie cervicale.

Zone cervicale 

Les réglages à effectuer sont les suivant :

  • Énergie à appliquer : environs 2000 J.
  • Technique : un quadrillage, ou mouvement circulaire, est à effectuer autour de la racine nerveuse. Attention car la racine étant proche de la source de lumière, une hyperémie peut apparaitre rapidement, quand on est sur une puissance de 10 W, il sera alors important de baisser l’intensité (environs 5 W) afin d’avoir un minimum de chaleur perceptible. On privilégie la position assise du patient mais si cela accentue les symptômes, positionner votre patient en décubitus ventral, bras sur les accoudoirs, colonne cervicale en position neutre.
  • Tête de traitement : la tête de traitement à privilégier est la petite tête plate, elle permet de rester très précis sur la zone.
  • Objectif : Créer un flash antalgique à court terme en diminuant le taux de conduction des nerfs afférents. Cela permet au patient d’obtenir un soulagement rapide.

Zone musculaire 

Les réglages à effectuer sont les suivant :

  • Énergie à appliquer : environs 2300 J.
  • Technique : patient assis ou en décubitus ventral. On balaye toute la partie musculaire en suivant le trajet des fibres. Muscles concernés : trapèzes, scapulaires. On peut aussi insister sur quelques zones plus « engorgées » en effectuant un mouvement de « massage » circulaire avec la tête. Ici la chaleur générée permet en second lieu de favoriser la décontraction musculaire et la bien-être du patient.
  • Tête de traitement : la tête de traitement à privilégier est Grand Roller Ball. Cette tête a le gros avantage de permettre un feed-back de l’état des tissus sous-jacent et d’adapter la puissance, l’appuie et le mouvement.
  • Objectif : augmenter la production d’ATP et la microcirculation pour faciliter la détente musculaire.

Avantages de la tête de traitement avec « contact »

 

Définition

Avantages

Compression

Permet de se rapprocher du tissus cible

Augmentation de la puissance en profondeur

Collimation

Faisceau lumière parallèle

Moins de perte de photons

Réfraction

Minimise la perte de lumière

Augmentation énergie délivrée aux tissus

Réflexion

Pete de lumière

Baisse de cet indice

Tissus

Travail manuel

Feed-back

Zone du dermatome 

Les réglages à effectuer sont les suivant :

  • Énergie à appliquer : environs 6000 J.
  • Technique : il faut balayer tout le dermatome avec des mouvements larges du proximal vers le distal et inversement.
  • Tête de traitement : on utilise le Cône Extra-large ou à défaut la Large Cône.
  • Objectif : faire baisser cette sensation douloureuse diffuse.

Thérapie manuelle associée 

Les réglages à effectuer sont les suivant :

  • Énergie à appliquer : environs 3000 J.
  • Technique : le patient est en décubitus dorsal, praticien à sa tête avec une mains au niveau des cervicales et l’autre qui utilise le LightForce. De cette manière, on effectue un travail manuel des cervicales tout en permettant aux muscles de se décontracter grâce à l’action de la photobiomodulation. A mesure que la séance avance, on doit ressentir une plus grande facilité de mobilisation et un assouplissement des tissus, qui favorise l’action antalgique. Pour cela une puissance d’au moins 10 W est nécessaire.
  • Tête de traitement : la tête de traitement à privilégier est Grand Roller Ball.

TRAITEMENT COMPLEMENTAIRE

Kinésithérapie associée  

En fonction de la phase aigüe ou chronique, JM Vial et Al proposent soit une immobilisation par collier cervical, traction infiltration en aigüe (24 h), soit une thérapeutique active en chronique. Les objectifs sont les suivants :

  • A court terme : baisse des douleurs musculaires et neuropathiques avec des massages doux, étirements, relaxation, …
  • A moyen terme : levées les tensions, retrouver de la force musculaire et travailler la sensibilité,
  • A long terme : travail des gestes et postures.

Le TENS est un très bon adjuvant avec 2 types de positionnement des électrodes : soit au niveau de la racine nerveuse ou au niveau métamérique. Sur des séances d’une heure environs.

Traitements médicaux

Dans les formes moyennes, un traitement par AINS, antalgique est parfois nécessaire. L’infiltration articulaire postérieure aux corticoïdes est aussi une solution mais à réserver aux formes les plus invalidantes.

Le port d’une minerve semi-rigide permet surtout d’éviter les positions antalgiques qui se forment la nuit.

Si le test de traction soulage, une table de traction peut être utilisée sous avis médical.

CONCLUSION  

Ce qu’il faut retenir d‘un traitement par photobiomodulation :

  • Action antalgique rapide et importante sur des NCB hyperalgiques,
  • Baisse de l’inflammation localisée permettant un travail kiné ou ostéo facilité,
  • Une utilisation tout au long du traitement s’adaptant aux objectifs de la séance.

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

Pour plus d’informations sur les solutions thérapeutiques proposées, cliquez ICI.

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Auteur : Bernard BONTHOUX, Ostéopathe DO, MKDE, consultant Chattanooga - Enovis

Sources / Illustrations : DJO France / Enovis

Bibliographie :

  • « Effectiveness of Photobiomodulation Therapy in the Treatment of Myofascial Pain Syndrome of the Upper Trapezius Muscle: A Systematic Review and Meta-Analysis » - Alayat et al. – Photomedicine and Laser Surgery - 2022
  • « The Comparison of The Efficacy of Photobiomodulation and Ultrasound in the Treatment of Chronic Non-specific Neck Pain: A Randomized Single-Blind Controlled Trial » - Kenareh R, Mirmohammadi SJ, Khatibi A, Shamsi F, Mehrparvar AH - J Lasers Med Sci - 2021
  • « Comparison of high-intensity laser therapy and combination of ultrasound treatment and transcutaneous nerve stimulation on cervical pain associated with cervical disc herniation: A randomized trial» - Yilmaz M, Tarakci D, Tarakci E - Complement Ther Med. – 2020
  • « The effectiveness of high intensity laser therapy in the management of spinal disorders: A systematic review and meta-analysis » - Alayat MSM, Alshehri MA, Shousha TM, Abdelgalil AA, Al-Attar WS, Alhasan H, Khayyat - J Back Musculoskelet Rehabil. – 2019
  • « Efficacy of high intensity laser therapy in the treatment of chronic neck pain: randomized double-blind placebo-control trial » – Alayat et al. – Laser Med Sci - 2016
  • « Effect of high-intensity laser therapy in the management of myofascial pain syndrome of the trapezius: a double-blind, placebo-controlled study » - Dundar U, Turkmen U, Toktas H, Solak O, Ulasli AM - Lasers Med Sci. – 2015
  • « Douleurs d’origine vertébrale » - Robert MAIGNE – Elsevier 2006
  • « Examen clinique de l’appareil locomoteur » - Joshua Cleland – Ed. Masson – 2007
  • « Rééducation posturale globale » - Philippe SOUCHARD – Ed. Elsevier 2011
  • « Le syndrome neurogène douloureux » Jan De Laere – Serge Tixa – Ed. Elsevier 2011