ANATOMIE FONCTIONNELLE

Introduction

La périostite tibiale (skin-splint) correspond à un surmenage micro-traumatique siégeant le plus souvent à la face antéro-médiale du tibia ou à son bord médial. Elle est due à la répétition de microtraumatismes entrainant un tiraillement des aponévroses musculaires sur leurs insertions.
Cette pathologie concerne les sports ou la course à pied ainsi que les impulsions-réceptions sont nombreuses. La plus grande partie des disciplines athlétiques, la danse, certains sports collectifs comme le basket-ball, le handball et le volley-ball sont particulièrement exposés.
Le diagnostic est avant tout clinique. Les examens complémentaires élimineront les diagnostics différentiels.
Le traitement, difficile, a été notablement amélioré par l’utilisation des ODCR.

Rappels anatomiques

Le périoste est une membrane qui recouvre les os longs et les os plats assurant l’insertion des tendons et des ligaments sur l’os. Il n’est cependant pas présent au niveau des articulations. Il est composé d’une couche externe fibreuse, d’une couche intermédiaire fibroélastique, et d’une couche intermédiaire ostéoblastique (non fibreuse).
Le périoste fait partie des ectoméninges avec la dure-mère et participe ainsi à la protection du système nerveux. Il est essentiel puisqu’il assure la croissance des os et le bon fonctionnement du système vasculaire. Son rôle est de protéger l’os en cas de douleur ou de fracture.

 

PHYSIO-PATHOLOGIE

Anamnèse

Cette pathologie est fréquemment rencontrée dans les sports ou la course à pied ainsi que les impulsions-réceptions sont nombreuses (course, handball, basket-ball, volley-ball etc…).

Deux types de sportifs sont le plus souvent touchés :
• Le sportif « de bon niveau débutant » de moins de 18 ans qui a considérablement augmenté son entrainement sportif.
• Les sportifs plus âgés, avec un passé sportif, qui reprennent l’entrainement après une période d’interruption prolongée et parfois une surcharge pondérale et qui multiplient les séances en « fractionné ».

 

Examen Clinique

L’interrogatoire est essentiel. Il retrouve les circonstances favorisantes et les symptômes évocateurs.

– Circonstances favorisantes :

  • Sports : course à pied ou sports d’impulsions- réceptions
  • Surfaces d’entrainement dures
  • Qualité d’amortissement des chaussures
  • Augmentation trop brutale de la quantité d’entrainement (geste technique, travail de pied, sauts, sprints).

– Symptômes évocateurs :

  • A un stade de début : douleur après l’entrainement ou lors de course lente (allure de jogging). Cette douleur peut disparaitre lors de l’échauffement et ne réapparaitre qu’au refroidissement. Les symptômes sont localisés à la face médiale de la jambe.
  • A un stade plus tardif, la douleur persiste pendant toute la séance d’entrainement :  accélérations, les décélérations, les impulsions et réceptions sont des facteurs majorants.
  • Symptômes post-entraînement peuvent entrainer une boiterie franche
  • Activités sont en général poursuivies pendant des mois avec une symptomatologie stationnaire.

La palpation retrouve une douleur située sur le bord interne du tibia étendue sur 10 à 15 cm. Elle intéresse les deux tiers inférieurs du tibia. Une douleur bilatérale est fréquente alors qu’un seul côté est symptomatique.
L’imagerie aide peu au diagnostic mais permet d’éliminer formellement des diagnostics différentiels : fracture de fatigue, syndrome des loges, lésion osseuse tumorale etc.

TRAITEMENT ONDES DE CHOC

Les Ondes de Choc Radiales ont largement amélioré les possibilités thérapeutiques et permis une reprise sportive plus rapide et dans de meilleures conditions. Le traitement comprend en général 5 à 6 séances espacées de 4 à 7 jours. Les séances doivent être adaptées au seuil de tolérance du patient. En cas d’inconfort manifeste, il est nécessaire de modifier la fréquence et/ou la pression.

Patient en décubitus dorsal : recherche palpatoire (Fig. 1) de la zone douloureuse (face antéro–interne du tibia dans sa partie inférieure et pouvant remonter parfois plus haut en fonction de la sévérité de l’atteinte).

Application des ODCR : (Fig. 2) Fréquence 12 à 15 Hz ; pression 1,8 à 2,2 bars (en fonction de la douleur) ; 3000 chocs. Pression manuelle légère.
Mettre du gel en quantité suffisante. Une main tient le transducteur et l’autre guide doucement la tête de l’appareil le long de la face antéro-interne du tibia.

[caption id="attachment_79" align="aligncenter" width="364"] Fig.1[/caption]

[caption id="attachment_80" align="aligncenter" width="365"] Fig.2[/caption]

PLUS LOIN AVEC CHATTANOOGA

La fonctionnalité « rampe » de notre appareil permet une augmentation automatique et progressive de la puissance exercée améliorant ainsi le confort du patient.

Dans la plupart des cas il existe un syndrome des loges au niveau de la loge antéro-externe de jambe et parfois au niveau de la loge postérieure que nous pouvons traiter par activation musculaire et/ou infrasons + activation musculaire.

D20 ; D35 D-ACTOR (Fig. 3)
Activation musculaire (couplage ODCR/infrasons) sur les loges antéro externe (Fig. 4) et postérieure de jambe (Fig. 5). 15 Hz ; 2 à 2,5 bars ; 2000 chocs.

[caption id="attachment_81" align="aligncenter" width="364"] Fig.3[/caption]

[caption id="attachment_82" align="aligncenter" width="364"] Fig.4[/caption]

[caption id="attachment_83" align="aligncenter" width="365"] Fig.5[/caption]

V –ACTOR (V 40)
Massage décontracturant par infrasons sur les loges antéro externe (Fig. 7) et postérieure de jambe (Fig. 8). 30 à 35 Hz ; 2 à 3 bars ; 2000 chocs sur chaque loge.

V –ACTOR (V 40)

Fig.6

Fig.7

TRAITEMENTS COMPLÉMENTAIRES

D’autres traitements complètent l’action des ODCR :

• Repos sportif (durée variable)
• Diminution des charges d’entrainement
• MTP au glaçon
• Techniques de décordage
• Physiothérapie antalgique (TENS ; Ultrasons…)
• Massage profond des différentes loges musculaires
• Étirements passifs des jumeaux et du soléaire
• Travail des muscles intrinsèques du pied
• Chaussage adapté
• Consultation podologique, etc.

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un  médecin.

Pour plus d’informations sur les solutions thérapeutiques proposées, cliquez ICI.

Auteur: Thierry ALLAIRE, Kinésithérapeute du Sport – MKDE Le Havre