Le lumbago est une lombalgie aigüe qui survient à la suite d’un faux mouvement, une position inadaptée ou un effort violent. Très fréquent dans nos cabinets, nous avons souvent du mal à l’aborder, se heurtant à plusieurs facteurs : hyperalgie, position antalgique figée, brusques « coups de couteau ». Il est donc nécessaire de pouvoir compter sur la photobiomodulation pour créer un flash antalgique, soulagement qui va nous permettre de travailler dans de meilleures conditions et donc d’être plus efficace.

 

Anatomie 

Traiter un lumbago commence par bien connaitre l’anatomie de la région lombaire ainsi que ses composantes musculaires, ligamentaires et nerveuses.

 

Physiopathologie 

Le lumbago est le plus souvent causé par un « faux mouvement », geste brusque ou geste répétitif non habituel. Dans 70 % des cas ce phénomène survient lors des activités de la vie quotidienne.

Facteurs de risques favorisants :  

  • Mauvaise posture, statique déséquilibrée,
  • Port de charge,
  • Sédentarité ou surpoids,
  • Stress,
  • Etc…

Les origines sont multiples :

  • Articulaires postérieures : fissure du cartilage – hypertrophie avec ostéophytose,
  • Vieillissement ligamentaire : entrainant dépôt de calcium ou hydroxyapathite, hypertrophie,
  • Muscles : dégénérescence graisseuse,
  • Mais surtout l’usures des disques intervertébraux (Kuslish 1991).

Le lumbago est résolutif en moins d’une semaine dans 70 % des cas et en moins de 4 semaines dans 90 % des cas.

 

 

Bilan diagnostic 

Au début de la prise en charge, un bilan est nécessaire. On peut s’appuyer sur des échelles comme Eiffel, DRAD. Mais le diagnostic repose essentiellement sur la clinique afin d’éliminer les « drapeaux rouges » que sont les fractures et instabilités vertébrales, les tumeurs ou infections rachidiennes.

 

Le bilan est basé sur l’interrogatoire :

  • Circonstances de survenue,
  • Localisation précise,
  • Douleur mécanique ou inflammatoire,
  • Troubles de la posture,
  • Identification des raideurs, tensions musculo-névrotiques

Examens complémentaires :

Selon les recommandations de l’HAS, en l’absence de drapeau rouge, il n’y a pas d’obligation à effectuer des imageries. Cependant, des radios permettront d’éliminer des pathologies rachidiennes spécifiques.

 

 

Traitement par photobiomodulation 

Utiliser le laser est vraiment un traitement de première intention (Roberts – 2013) qui permet une action rapide et efficace par :

  • Utilisation du flash antalgique, afin d’atténuer les « coups de couteau », et de manière indirecte favoriser la décontraction musculaire pour initier le retour à une position normale,
  • Augmentation de l’oxygénation et microcirculation pour agir directement sur les muscles paravertébraux et accessoires,
  • Baisse de l’inflammation péri-articulaire, en agissant sur la cascade inflammatoire

Comment la photobiomodulation agit sur la douleur, qui est la principale composant du lumbago :

  • De manière immédiate, en diminuant du taux de conduction des nerfs afférents,
  • A moyen terme (20-45 minutes après le traitement) par inhibition de la douleur nociceptive : 30 % de blocage neural à 10-20 min, réduction des niveaux de bradykinine, augmentation des bêta-endorphines et augmentation de la perfusion tissulaire (libération de NO),
  • A long terme par diminution des marqueurs pro-inflammatoires, normalisation des canaux ioniques

 

 Installation du patient 

 Face à l’attitude antalgique prédominante (flexion-inclinaison-rotation) du rachis lombaire, peu de solutions sont envisageables. Nous adoptons donc une position assise sur le bord de la table, ou sur un tabouret face à la table en reposant les membres supérieurs et le haut du rachis pour soulager la pression qui s’exerce sur la colonne. Le praticien se place en arrière du patient.

 

 

Phases de traitement

Traitement local au niveau lombaire :

Les réglages à effectuer sont les suivants :

  • Énergie à appliquer : environs 4000 J
  • Technique : effectuer un quadrillage sur toute la zone lombaire en insistant sur le côté hyperalgique. Suivant votre bilan, vous pourrez aussi cibler plus particulièrement des zones ligamentaires ou articulaires précises
  • Tête de traitement : nous utiliserons pour cette phase une tête sans contact – large

 

Traitement muscles environnants :

Il est important d’identifier tous les muscles sous tension : muscles profonds et superficiels.

 

Les réglages à effectuer sont les suivant :

  • Énergie à appliquer : environs 2000 à 3000 J par muscle en fonction de la profondeur et de son volume
  • Technique : mouvement de quadrillage sur les muscles
  • Tête de traitement : nous utiliserons une tête sans contact - large

 

Traitement des Trigger Point :

Les Trigger points peuvent s’avérer intéressants à utiliser, surtout si les mobilisations sont particulièrement difficiles.

Pour les traiter, utilisez une petite tête de contact en effectuant des mouvements circulaires et un appuie plus ou moins prononcé. Une densité d’environs 3000 Joules sera appliquée.

 

 

Association thérapie manuelle 

Toute la puissance du LightForce est de pouvoir associer les effets du laser (et ses têtes de contact) avec la thérapie manuelle, cet avantage non-négligeable favorise la réussite de votre traitement.

Vous pouvez l’utiliser de 2 manières :

  • Soit pour mobiliser le rachis lors du passage du laser
  • Soit pour faciliter un étirement sur une région contracturée

 

Avantages de la tête de traitement « contact » :

Définition


Avantages


Compression Permet de se rapprocher du tissus cible Augmentation de la puissance en profondeur
Collimation Faisceau lumière parallèle Moins de perte de photons
Réfraction Minimise la perte de lumière Augmentation énergie délivrée aux tissus
Réflexion Perte de lumière Baisse de cet indice
Tissus Travail manuel Feed-back

 

 

L’utilisation des têtes de contact peut s’envisager :

  • Soit passé la phase hyperalgique afin de travailler plus en profondeur sur les muscles postérieurs
  • Soit dès la première séance sur les muscles ilio-psoas. Pour traiter le psoas au niveau de la fosse iliaque, positionner votre patient en décubitus dorsal, genoux fléchis. Vous devez exercer une pression avec la tête de manière circulaire afin de « faire lâcher » la tension du muscle. Cette manœuvre permet de sentir le muscle lâcher sous votre action et libère la zone

 

Traitement fin de séance

Finir par du laser en fin de séance de kiné ou d’ostéopathie a l’avantage de procurer les sensations, décrites par le patient, de rémanence de « chaleur douce et profonde » et de soulagement.

Les réglages à effectuer sont les suivant :

  • Énergie à appliquer : environs 2000 à 3000 J sur la zone lombaire « large »
  • Technique : mouvement de quadrillage
  • Tête de traitement : nous utiliserons une tête sans contact - large

 

Les séances :

La principale séance sera la première souvent car le patient est pris en urgence. Ensuite en fonction de votre prise en charge :

  • A l’issu de la deuxième séance d’ostéopathie,
  • Accompagnant les séances de kinésithérapie, au début avant la séance puis pendant sur des manœuvres de mobilisation, et enfin en fin de séance pour minimiser l’effet « rebond »

 

La kinésithérapie associée 

La Rééducation

Les objectifs de la kinésithérapie sont, dans le respect de la stratégie thérapeutique :

  • Lutter contre la douleur,
  • Récupérer une statique équilibrée,
  • Récupérer les amplitudes articulaires perdues puis de la force dans les muscles du tronc

Les moyens :

  • Manuels en début de traitement comme les massages,
  • Électrothérapie TENS, ondes électromagnétiques, ondes mécaniques (US et infra-sons),
  • Actifs grâce à des exercices d’étirements, de renforcement musculaire, de proprioception, ou d’éducation posturale

 

Les traitements complémentaires :

 

Les autres traitements :

La prise en charge médicale du lumbago permet de facilité notre travail de thérapeute. Elle repose sur un triptyque de médicaments antalgiques, myorelaxants et AINS (en fonction des signes).

L’ostéopathie prend une place importante dans le traitement du lumbago. Complémentaire à la kiné, la prise ne charge en première intention va permettre de soulager la douleur et de déceler les principales zones à l’origine du lumbago (rachis, membres inférieurs, sphère viscérale ou gynécologique, etc).

La pose de semelles, si elle se fait avec des corrections très fines, sera un bon complément permettant de stabiliser les corrections.

 

Conclusion 

Le lumbago ayant une importante dimension psychologique (« en avoir plein le dos », « avoir bon dos »), il faut inciter le patient à rester actif, en limitant le repos au lit.

Mais l’apport du laser dans ce type de pathologie devient un outil indispensable à plusieurs titres :

  • Baisse rapide de la douleur permettant d’effectuer les actes de kinés ou ostéo avec beaucoup plus de facilité,
  • Soulagement à moyen terme, et ressenti positif du patient, l’incitant à rester actif,
  • Évite d’entrer dans un processus inflammatoire chronique,
  • Agit sur la décontraction musculaire et donc le cercle vicieux de la position antalgique

 

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Dispositifs médicaux de classe IIa, lire attentivement les notices avant utilisation.

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Auteur : Bernard BONTHOUX, Ostéopathe DO, consultant Chattanooga - DJO/ENOVIS – MKDE

Sources / Illustrations :  DJO/ENOVIS France

 

Bibliographie : 

  • « Prise en charge kiné de la lombalgie » HAS – 2005
  • « Mémo-guide de rééducation » - Karen Kenyon, Jonathan Kenyon – Elsevier 2020
  • Anatomie des Trigger Points – Simeon Niel-Asher – Eveil Santé
  • Tri-length laser therapy associated to tecar therapy in the treatment of low-back pain in adults: a preliminary report of a prospective case series - Lasers Med Sci. 2015 - Osti R, Pari C, Salvatori G, Massari L.
  • Comparison of high-intensity laser therapy and ultrasound treatment in the patients with lumbar discopathy - Biomed Res Int. 2015 - Boyraz I, Yildiz A, Koc B, Sarman H
  • Long-term effect of high-intensity laser therapy in the treatment of patients with chronic low back pain: a randomized blinded placebo-controlled trial - Lasers Med Sci. 2014 - Lasers Med Sci. 2014 May;29(3):1065-73.
  • Short-term effects of high-intensity laser therapy versus ultrasound therapy in the treatment of low back pain: a randomized controlled trial - Eur J Phys Rehabil Med. 2011 - Fiore P and All
  • Class IV laser therapy; Effective for back and neck/shoulder pain - ACBSP Poster abstract. 2010 - L.D. Morries, DC, CCSP
  • A Randomized Comparative Study between High-Intensity and Low-Level Laser Therapy in the Treatment of Chronic Nonspecific Low Back Pain - Evid Based Complement Alternat Med. 2020 - Abdelbasset WK and All.
  • High-frequency near-infrared diode laser irradiation suppresses IL-1β-induced inflammatory cytokine expression and NF-κB signaling pathways in human primary chondrocytes - Lasers Med Sci. 2021 - Sakata S and Al.