Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) touche 5 525 000 personnes de la population française et pas moins de 1 300 000 en souffrent au quotidien selon l’Association France Ekbom (AFE).

Le postulat évoqué par l’AFE est une mise en évidence d’une majoration de l’excitabilité médullaire chez les patients affectés par ce syndrome.

Cet article a pour but de présenter une solution permettant de soulager le syndrome des jambes sans repos, par l’utilisation d’un électrostimulateur TENS.

 

LE SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS

DEFINITION DE LA PATHOLOGIE

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est également connu comme maladie de Willis Ekbom ou encore impatience des jambes.

Il s’agit d’une maladie neurologique chronique qui se caractérise par des troubles moteurs avec un besoin continu de bouger.

SYMPTÔMES DE LA PATHOLOGIE

Le syndrome des jambes sans repos se manifeste par des sensations d’inconfort voire de douleurs dans les membres inférieurs telles que décrites par le questionnaire de diagnostic de douleur neuropathique DN4 (brûlure, sensation de froid douloureux, décharges électriques, fourmillements, etc.), amenant un besoin impérieux de les bouger.

La maladie est plus forte en temps de repos ou la nuit, ayant pour résultat une perturbation de la qualité de vie par manque de sommeil.

Le SJSR est localisé soit sur un ou les deux membres inférieurs. Dans 20% des cas, les bras, voire tout le corps en temps de crise, peuvent être affectés.

 

INTERETS D’UNE NEUROSTIMULATION POUR SOULAGER LES JAMBES SANS REPOS

QU’EST-CE QU’UN NEUROSTIMULATEUR TRANSCUTANEE TENS ? 

La Neurostimulation Transcutanée est une modalité thérapeutique dans laquelle le patient devient l’acteur principal de sa prise en charge.

TENS = NeuroStimulation Electrique Transcutanée.

Le TENS est une méthode efficace dans le soulagement de la douleur. Il utilise les principes physiologiques du système nerveux pour soulager les douleurs aiguës comme chroniques.

Un neurostimulateur transcutanée TENS est un appareil délivrant une stimulation électrique de faible intensité à travers la peau à l’aide d’électrodes.

EFFETS ATTENDUS D’UN NEUROSTIMULATEUR TRANSCUTANEE TENS 

La neurostimulation électrique transcutanée appliquée au niveau du nerf tibial interne a pour effet de moduler le signal de la douleur grâce à la théorie du « Gate Control » décrite par Melzack et Wall dès 1965 ou via une stimulation de type Endorphinique.

Elle apporte un soulagement rapide du SJSR, le protocole étant donc à suivre dès les premiers symptômes et avant l’installation de la crise.

UTILISATION D’UN NEUROSTIMULATEUR A 2 CANAUX

Les programmes de neurostimulation transcutanée Flow TENS (P7) et TENS Mixte (P5) sont adaptés à la prise en soin du SJSR.

Le choix du programme est laissé au patient mais les deux programmes réduisent significativement l’entrée médullaire des influx nociceptifs.

Le programme P7 a un « effet massant » particulièrement apprécié par les patients.

Bien que l’on obtienne une stimulation à haute fréquence modulée, les canaux sont activés en alternance, ce qui produit un effet de massage agréable.

Vous obtiendrez un effet de massage agréable grâce à la stimulation à haute fréquence modulée et aux canaux qui sont activés en alternance.

VOIE 1 VOIE 2
PROGRAMME PROGRAMME P7

(Flow TENS)

PROGRAMME P5

(TENS Mixte)

INTENSITE Utiliser toujours 2 canaux et 4 électrodes. Vous obtiendrez un effet de massage agréable grâce à la stimulation à haute fréquence modulée et aux canaux qui sont activés en alternance.

Augmenter progressivement l’intensité jusqu’à obtenir une sensation de fourmillement confortable.

La stimulation à fréquence mixte est une stimulation dite de Han (3s à 2 Hz et 3s à 80 Hz).

Dans un premier temps, augmenter l’intensité pour obtenir des fourmillements agréables.

Ensuite, rechercher de légères secousses musculaires tout en gardant une sensation confortable.

DUREE ET FREQUENCE DES SEANCES La durée du traitement est de 30 minutes. Le patient peut réaliser

2 à 3 fois par jour, voire plus en cas de besoin mais, avec espacement identique à la durée de la séance quelle qu’elle soit.

Chez certains patients, en particulier les personnes âgées, le TENS peut être utilisé sans limite de temps pour optimiser l’effet antalgique recherché.

Le patient est maître du temps en fonction de l’effet antalgique personnalisé obtenu.

Conseil : Ne jamais attendre que la douleur s’installe. Anticiper la séance de stimulation dès les premiers signes annonciateurs du SJSR.

Les variations météorologiques ou émotionnelles du patient influent sur sa sensibilité à l’intensité du courant. Il est donc normal de faire varier l’intensité suivant les jours en cherchant toujours la bonne intensité pour un soulagement efficace.

POSITIONNEMENT DES ELECTRODES

Appliquer sur chaque jambe 2 électrodes.

La première électrode est placée à 3 doigts au-dessus de la malléole interne sur le trajet du nerf tibial interne.

La seconde au tiers moyen du mollet. Les électrodes carrées sont souvent préférées aux rondes car elles offrent une surface de stimulation plus importante.

Nous recommandons de positionner les connexions des électrodes à l’horizontal pour éviter que les câbles ne gênent le patient s’il est en mouvement.

POSITION DU PATIENT

Le patient est installé dans une position qui lui est confortable : allongé, assis, ou même en mouvement. L’objectif étant de trouver l’intensité antalgique personnalisée.

Toutefois, la sollicitation du système nerveux est plus importante lorsque le patient est actif. Il conviendra donc d’adapter l’intensité pour obtenir le soulagement désiré.

CONCLUSION

Ce qu’il faut retenir de l’utilisation de la neurostimulation électrique transcutanée TENS sur le SJSR :

  • Elle apporte un soulagement rapide du SJSR grâce à la théorie du “Gate Control” afin de moduler le signal de la douleur et à la stimulation de type Endorphinique ralentissant l’excitabilité du système nerveux médullaire
  • Elle peut être bénéfique sur la qualité de vie du patient grâce à l’autonomisation observée de ce dernier, quel que soit l’âge et avec ou sans traitement par des agonistes dopaminergiques ou antiépileptiques. Si on note une diminution de posologie ou l’arrêt de ces derniers, on observe en parallèle une qualité de sommeil améliorée de façon significative.

Dispositifs médicaux de classe IIa.

La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

Pour plus d’informations sur les solutions thérapeutiques proposées, cliquez ICI.

www.chattanoogarehab.fr / www.cefartens.fr

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AUTEURS :
  • Dieudonné ENDOUGOU MVÉ, Praticien en Hypnose Médicale Ericksonienne Clinique et Thérapeutique - Membre du C.A. de l’association Doloplus Paris - Infirmier de Pratiques Avancées à la Polyclinique La Phocéanne, 13012 Marseille.
  • Christophe SORIANO (Médecin Algologue chef de service - Polyclinique La Phocéanne, Marseille),
  • Gérard BOUDOURESQUES et Alban DALECKY (Neurologues - Marseille
Sources : DJO/Enovis
BIBLIOGRAPHIE :
  • Etude observationnelle pilote SOUJASARAU développée et conduite par Dieudonné Endougou Mvé. Les résultats de l’étude ont été présentés lors du congrès de la SFGG en 2019.
  • HAS